Pollution
Humain
Environnement
Economique

The summary of this accident has not yet been translated. In the meantime, please refer to the French summary :

Un navire vraquier accosté à Lorient doit décharger 300 000 t de maïs dans la matinée, après avoir évacué 140 kg de phosphure d’aluminium (AlP) disséminé dans la soute pour tuer les rongeurs. Sur le quai, le produit s’enflamme, vraisemblablement exposé à de l’humidité, et présente un risque de dégagement de phosphine (PH3, ou hydrogène phosphoré), un gaz incolore très toxique et inflammable au contact de l’air. Les pompiers interviennent et l’armateur fait appel à une société locale d’élimination de déchets dangereux qui conditionne le produit dans 2 bacs plastiques. La société entrepose ces bacs dans un local couvert, mais vers 17 h les couvercles sont éjectés et la combustion reprend. Une épaisse fumée blanche se répand sur le site et dans la rue adjacente. Après avoir fait évacuer une dizaine d’employés et barré la rue, les pompiers établissent un périmètre de sécurité de 150 m. Le nuage toxique, plus lourd que l’air, retombe au sol en l’absence de vent, ne faisant pas de victimes. Les pompiers tentent en vain d’éteindre les bacs avec de la poudre et mettent en place des mesures de température et de toxicité autour des bacs. A 18h30, les caisses sont recouvertes de 4 m³ de sable sec récupéré dans une fonderie pour étouffer la combustion, qui est alors ralentie mais non éteinte. Vers 22 h, des véhicules et moyens de mesures spécialisés dans l’intervention chimique arrivent sur place, ainsi que le conseiller technique zonale. La situation étant sous contrôle vers minuit, les autorités (maire, sous préfet), les secours et l’exploitant décident de maintenir le périmètre de sécurité et de surveiller les bacs avec caméras thermiques et sondes de températures pendant la nuit. Une nouvelle réunion est prévue à 8h30 pour fixer une stratégie d’élimination :

  • Destruction sur place par voie humide (hydrolyse : un peu de produit est jeté dans un fût remplis d’eau, avec contrôle sous scaphandre du pH, de la température et des émissions de PH3)
  • Évacuation du produit vers un centre de destruction spécialisé en région parisienne appartenant au même groupe industriel (incinération à 1 200 °C)

La réaction étant restée stable pendant la nuit (stabilisation de la température autour de 65 °C, absence de fumées, et de détection de PH3 au delà de 20 cm), le périmètre de sécurité est réduit et la solution d’évacuation est retenue. L’exploitant demande au Ministère une dérogation à la réglementation de transport de matière dangereuse car les contenants (caisse palette en plastique de 550 l) ne sont pas conforme. Un nouveau sac contenant 1,5 kg de produit est découvert à bord du navire et amené vers 11 h chez l’exploitant. Un arrêté dérogatoire est reçu vers 18 h, le camion se met aussitôt en route, escorté par 1 véhicule risque technologique, 2 VL de gendarmerie et 1 des secours. Le produit est incinéré à 3 h le lendemain dans les Yvelines en présence d’une unité risque chimique des secours, sa température ayant baissé pendant le trajet.