Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare à 14h20 dans le bâtiment de 20 000 m² d’une entreprise de conditionnement de produits chimiques dans une zone industrielle. Le bâtiment abrite des substances inflammables, toxiques et corrosives ainsi que 400 000 l de produits classés cancérigènes (solvants, poudres métalliques, produits chlorés et soufrés). L’incendie se développe rapidement et provoque l’explosion des cuves de stockage. Les 50 salariés évacuent le site, ainsi que ceux des entreprises voisines. Près de 150 pompiers équipés d’ARI et aidés des secours d’une raffinerie voisine, luttent contre les flammes atteignant 40 m qui se propagent à un entrepôt stockant des hélices de bateau.

La circulation sur l’A16 est coupée sur 10 km, 2 sorties de l’A17 sont fermées et la navigation sur la HOLLANDS DIEP et l’OUDE MAAS est suspendue. Un important panache de fumée noire et malodorante, visible depuis l’espace, s’étend jusqu’à 15 km au nord-ouest en début de soirée, atteignant Dordrecht. Les 1 200 habitants échappent à ce nuage toxique grâce à la direction inhabituelle du vent ce jour là. Les autorités demandent à la population des 4 villes voisines de se confiner chez elle, de s’essuyer les pieds avant de rentrer dans leur domicile, de garder les animaux enfermés et de ne pas consommer les produits des jardins. Une alerte est émise pour la province de Hollande-Méridionale. Alors que les secours pensent avoir circonscrit le sinistre dans l’après-midi, celui-ci reprend avec vigueur vers 18 h et atteint une seconde entreprise voisine fabriquant des pièces pour moteurs diesels. A 22h30, les pompiers épandent un tapis de mousse sur l’ensemble du site. L’incendie est éteint au bout de 30 h. Les mesures atmosphériques effectuées par l’Institut national de santé et environnement (RIVM) montrent des teneurs très faibles en substances dangereuses. Cependant, la presse indique que des métaux lourds seraient présents dans la fumée et que plusieurs riverains se seraient plaints d’irritations oculaires et de problèmes respiratoires. Les mesures effectuées par RIVM dans les sols montrent la présence de dioxine dans un rayon de 10 km. Des centaines de riverains et de sociétés signalent des dommages liés aux dépôts de particules de suies. La vente de la production horticole du voisinage est interdite dans l’attente des résultats d’analyse complète des sols, ce qui fait craindre aux producteurs locaux des pertes de plusieurs millions d’euros, surtout pour l’activité d’exportation de semences.

Les premiers éléments de l’enquête montrent que l’exploitant n’aurait pas respecté les conditions de fonctionnement réglementaires dont la violation a été constatée à plusieurs reprises lors d’inspections faites entre 2001 et 2010 par les organismes gouvernementaux : culture de la sécurité insuffisante, système d’extinction automatique inadapté aux risques, substances chimiques toxiques stockées ensemble sans analyse de compatibilité.