Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une centrale hydroélectrique au fil de l’eau sur l’AISNE, une défaillance d’automatisme impose la régulation manuelle de la cote de retenue par un prestataire ajustant le niveau de la vanne segment unique (largeur 32 m) sur place 2 fois par jour.

Alors que la MEUSE est en crue, la cote dépasse sa valeur normale (70,2 mNGF) le 7/11 et continue de monter malgré 2 ouvertures de quelques centimètres de la vanne les 7 et 8/11. Le 9/11 au matin l’opérateur constate une surverse à la cote 70,5 mNGF. Les efforts exercés par l’eau sur la vanne excèdent la capacité motrice du circuit hydraulique, entraînant un blocage. Le niveau continue de monter. La mairie est alertée. Les pompiers vident 2 caves d’habitations inondées au voisinage du barrage et une trentaine de gendarmes établit un périmètre de sécurité sur les berges ; 2 experts de la sécurité civile sont dépêchés sur les lieux.

A 16h15, un PC opérationnel est installé et 2 grues de 40 t sont mises en place pour manœuvrer la vanne. Les passerelles de l’ouvrage sont emportées à 18 h. En raison du risque de rupture du barrage lors du relevage de la vanne, le sous-préfet ordonner à 19 h l’évacuation de 250 personnes : 1 habitante à la santé précaire est hospitalisée et l’opération est terminée vers 20h30. La cote est à cet instant de 71,42 mNGF, soit 1,07 m au dessus de la crête du barrage. Après reconnaissance de l’absence de riverain en aval, le levage est réalisé sans encombre et la vanne est consignée en position complètement ouverte. Les habitants accueillis dans une salle municipale rejoignent leur domicile vers 21 h.

L’expertise engagée par l’exploitant pointe des déformations importantes de la vanne et une insuffisance du ferraillage des appuis. La panne d’automatisme imposant la régulation manuelle remontait à juin 2010 : suite à une défaillance du codeur des mesures de position de la vanne en rive droite et en rive gauche, celles-ci apparaissaient comme différentes entraînant le déclenchement d’une alarme en continu. L’exploitant avait alors inhibé le canal de transmission par lequel transitait également le signal du capteur « niveau trop haut » de l’eau : l’alarme de dépassement de ce dernier à la cote 70,35 mNGF dans la nuit du 8 au 9/11 n’a pas été relayée.

Suite à l’accident les automatismes sont rénovés, des capteurs de niveau haut indépendants de l’automate de commande sont installés et les ferraillages de la vanne sont réparés. L’exploitation du barrage reprend le 13/05 après 1 mois de travaux au cours duquel l’équilibre écologique en amont du cours d’eau est mis à mal par l’étiage sévère. La cote de retenue du barrage est abaissée de 70 cm et la production hydroélectrique est suspendue.

Un riverain déclare dans la presse avoir signalé le débordement de la rivière à la gendarmerie vers 7 h du matin. Averti vers 13 h par l’exploitant, le maire juge son information tardive.