Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 19 h, un pisciculteur constate l’apparition soudaine d’une coloration rouge brun des eaux entrant dans son établissement en provenance du GUILLEC. La totalité des 130 t de truites et alevins meurt rapidement. Il alerte les secours. Le maire et les gendarmes se rendent sur les lieux. 6 pompiers procèdent à des prélèvements d’eau et d’animaux morts dans la pisciculture. Le lendemain, une mortalité de poissons jusqu’à l’embouchure, soit 13 km de cours d’eau, est constatée. Le maires de Plougoulm et Sibiril prennent des arrêtés d’interdiction de la pêche, de la collecte de coquillages, de la baignade et des sports nautiques dans la baie du GUILLEC et autour du port de Moguériec. L’analyse des prélèvements établit la présence de metam sodium. La pollution est survenue lors de pluies intenses par le lessivage du produit phytosanitaire épandu sur une parcelle agricole 5 km en amont de la pisciculture. Un agriculteur a traité sa parcelle, destinée à la culture de la mâche, le 19 octobre vers 17h30, en pulvérisant au sol un produit désherbant et fongicide, composé de metam sodium. Il a utilisé 1 200 l de produit sur ses 2 hectares et les fortes pluies ont lessivé son terrain, situé en pente, engendrant des coulées de boue jusqu’au ruisseau du PRAT ARNOU, affluent du GUILLERM. Le pisciculteur estime à 500 k€€ le préjudice subi et à 2 ans le délai de retour à une exploitation normale. Des associations de protection de l’environnement se constituent parties civiles et saisissent le tribunal. Ce dernier a considéré que les négligences commises par l’agriculteur (traitement avec un produit qu’il savait particulièrement toxique et rémanent, dans une configuration présentant un risque d’écoulement vers un cours d’eau, alors que l’épisode pluvieux était annoncé) sont constitutives d’une faute caractérisée. L’agriculteur est déclaré coupable de rejet en eau douce de substance nuisible au poisson. Il est condamné à 4 500 € d’amende et à un total de 89 k€ de compensation des parties civiles.