Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de produits chimiques, l’acide nitrique (HNO3) des effluents liquides est neutralisé dans un bassin par de la soude (NaOH). Du fait d’une mesure de PH erronée au niveau de la neutralisation, la soude est sur-consommée et le rejet de la STEP dans le RHONE s’effectue à pH 12. De plus, le HNO3 n’étant plus neutralisé dans le process, il attaque le fer ; la réaction produit des vapeurs nitreuses rousses qui sont signalées par une entreprise voisine.

La sonde pH s’avère défaillante car ses connexions ont pris l’humidité ; le défaut n’a pas été détecté, le bassin n’étant pas équipé d’une alarme pH. L’impact du rejet sur le pH du RHONE se révèle négligeable en raison du facteur de dilution (la STEP rejette 80 à 100 m³/j alors que le débit du fleuve est de 1 500 m³/s). La présence d’un panache de pH élevé au niveau du rejet n’est néanmoins pas exclue, mais aucun effet observable n’est signalé.

L’exploitant estime la nature et la quantité de vapeurs produites à 766 kg de dioxyde d’azote (NO2), 167 kg de monoxyde d’azote (NO), 213 kg de vapeur d’eau (H2O) et 59 kg d’HNO3. Il informe l’inspection des installations classées et met en place plusieurs mesures correctives : limitation du débit de NaOH, alarme de niveau bas sur la cuve de NaOH, report d’alarme avec connexion de la sonde pH et du système de mesure des oxydes d’azote (NOx), remise en fonctionnement du bassin primaire de la STEP avec une régulation du débit vers le bassin de neutralisation.

En 2002, le site avait déjà rejeté des vapeurs nitreuses ou acides lors de plusieurs incidents. Les causes identifiées des rejets de vapeurs nitreuses étaient : une vanne de vide incorrectement fermée, une émission lors d’un chargement d’acide oxalique (problème de procédé), un engorgement des colonnes après une panne sur une pompe, un emballement d’une réaction, un mélange incontrôlé d’effluents, la formation d’un bouchon d’eau lié à la présence intempestive d’un plastique. L’exploitant de l’époque avait alors mis en série les colonnes d’abattage des NOx, permettant de réduire les rejets de vapeurs colorées. Les vapeurs d’acide chlorhydrique (HCl) provenaient d’un fût de tétrachlorure de silicium en attente de neutralisation. Cette substance n’est plus utilisée sur le site.