Pollution
Humain
Environnement
Economique

Les opérateurs d’une station urbaine d’épuration des eaux usées constatent à 8 h la présence d’une mousse abondante en surface des unités de traitement. Vers 15h30, l’activité de flore bactérienne de ces unités, d’une capacité de traitement de 25 000 m³/an, commence à diminuer fortement. L’exploitant alerte les autorités et des investigations sur les causes externes de ce dysfonctionnement sont lancées. Le taux de traitement de la station chute de plus de 95 % à 50/60 % dans les 72 h qui suivent, provoquant l’émanation de mauvaises odeurs et un rejet d’effluents insuffisamment traités dans le milieu naturel (fleuve et son embouchure à la mer). L’exploitant procède alors à la réactivation biologique des unités de traitement par l’injection de 5 t/j de boues saines dans le bassin de décantation pendant 3 semaines, au stockage des boues contaminées et à l’ajout de chlorure ferrique pour clarifier les effluents. Il émet un communiqué pour expliquer la présence de mauvaise odeurs et renforce l’analyse de ses effluents sur demande de la police de l’eau. Le jour suivant, l’exploitant découvre qu’une installation classée fabriquant des détergents et produits d’entretien raccordée à la station d’épuration a envoyé 15 m³ d’eaux pluviales contaminées par un biocide la veille de l’accident (ARIA 38892). Le produit biocide est fortement biodégradable et se dilue facilement, sa concentration est estimée à 200 mg/l dans l’effluent le jour de l’accident. La préfecture diffuse alors un communiqué de presse qui interdit la pêche autour de la station d’épuration et fait procéder à des analyses des milieux aquatiques susceptibles d’avoir été contaminés (sédiment du fleuve, eaux de baignades de l’estuaire, organismes marins). La baignade à l’estuaire est également interdite par arrêté municipal en raison des premiers résultats d’analyse bactériologique obtenus quatre jours après l’accident, sans qu’un lien formel avec l’accident puisse être établi. Les analyses faites dans le milieu se révèlent normales 6 jours après l’accident. Bien qu’aucune atteinte visible du milieu naturel n’aient été constatée, une contamination future de l’estuaire n’est pas exclue via le dépôt de sédiments contaminés lors de grandes marées. Un nouveau communiqué de presse de la préfecture huit jours après l’accident précise les causes de l’accident et présente les mesures d’urgence mises en place. L’exploitant de la station d’épuration est mis en demeure de mettre ses rejets en conformité sous 3 semaines, d’évaluer l’impact de la pollution bactériologique sur le milieu, de mettre en place une surveillance renforcée du milieu et de ses boues. L’épandage agricole de ces dernières est suspendu jusqu’à preuve de leur conformité.