Le bol d’une centrifugeuse se rompt à 17h25 dans l’atelier d’amidonnerie de maïs d’une usine agroalimentaire implantée dans une zone industrielle et portuaire. Il n’y a pas de victime, mais des débris de plusieurs dizaines de kilogrammes pour certains projetés dans un rayon de 25 m, sectionnent 2 poteaux en béton armé, perforent une conduite de vapeur 16 bar et des tuyauteries de fluides process, tout en endommageant des câbles électriques, une centrifugeuse, un filtre rotatif, le laboratoire, une salle de réunion dont la double cloison a été traversée par l’un des débris, ainsi que la vitre de la salle de contrôle.

Les opérateurs stoppent l’unité, coupent le « réseau vapeur » entraînant l’arrêt des activités du site, isolent la tuyauterie et alertent les secours. Les pompiers et la gendarmerie sur les lieux à 17h45 sont rejoints à 18 h par un élu. Les secours portent assistance à un employé en état de choc. Le bâtiment risquant de s’effondrer, un périmètre de sécurité est délimité sur 3 étages et 4 étais sont mis en place. La salle électrique est consignée. Informée dans la soirée, l’inspection des installations classées (IIC) effectue une inspection conjointe des lieux avec l’inspection du travail le lendemain. La préfecture est informée de l’accident.

Les préjudices sont évalués à 1,5 million d’euros. La production de l’atelier est suspendue, soit une perte de production de 750 t/jour (75% de la production globale du site). Des clients sont en rupture d’approvisionnement. Aucune mesure de chômage technique n’est cependant décidée.

Les enquêtes réalisées retiennent l’hypothèse d’une fatigue impromptue du métal (ferralium) constituant le bol. Aucune anomalie n’avait été révélée lors d’un contrôle par ressuage de ce dernier le 2 février ; celui-ci mis en stock avait été remis en service 12 jours avant les faits. Selon certaines sources, le ferralium est un matériau connu pour ses risques de rupture lorsque le traitement thermique de fin de fabrication est imparfaitement maîtrisé. La cristallisation du métal peut alors présenter des anomalies uniquement détectables par un prélèvement d’éprouvettes conduisant à la ruine du bol. Plusieurs centrifugeuses similaires construites en 1993 ont été installées à la même époque et dans des conditions identiques sur le site ; une défaillance en mode commun est redoutée. En accord avec son fournisseur, l’exploitant décide de remplacer systématiquement les bols en ferralium par des bols en acier inoxydable duplex forgé de type AL1112377-02 plus simples à contrôler (fissures potentielles plus lentes à se propager, facilement détectable par ressuage…) et qui n’auraient à ce jour été impliqués dans aucun accident contrairement à ceux constitués de ferralium pour lesquels au moins 3 éclatements sont déjà recensés. Toutes les machines sont soumises à un contrôle vibratoire approfondi avant remise en service. Des réunions sont organisées pour informer l’ensemble du personnel.