Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une papeterie, un tube de vapeur saturée se rompt vers 9h15 dans la chambre morte d’une chaudière de récupération. A cet endroit, la vapeur a une température de 300 °C pour une pression de 85 bar. Sous l’effet de la pression, le bardage isolant est arraché sur la face Est de l’équipement. Un jet de vapeur monte aux niveaux supérieurs en circulant le long de la paroi de la chaudière et à travers les caillebotis métalliques constituant le plancher des différents étages. A 9h17, le responsable de l’atelier voisin signale au poste de garde qu’un employé a reçu un jet de vapeur provenant de la chaudière. La victime est consciente et s’est placée à l’abri dans un emplacement ouvert du bâtiment, mais le jet de vapeur lui barre les issues. La chaudière est mise à l’arrêt. A 9h25, la victime est évacuée à l’hôpital par ambulance après que la pression du jet de vapeur a baissé.

La victime, employé intérimaire d’un prestataire externe, réalisait des opérations de graissage. La fuite de vapeur lui a occasionné une brûlure au second degré de la face postérieure des deux avants bras et des deux auriculaires ainsi qu’une brûlure au premier degré de la face extérieure de la jambe droite. Cet employé avait reçu la formation à la sécurité concernant le site et portait un masque de ventilation assistée qui a protégé ses voies respiratoires.

Les analyses diligentées par l’exploitant ont révélé la présence de corrosions internes par piqûres sur la génératrice inférieure du tube à l’origine de l’accident. Ces piqûres sont consécutives à un assèchement incomplet des tubes lors des phases d’arrêt. La modification, au cours du temps, de la pente d’écoulement des tubes horizontaux de vapeur saturée a pu favoriser la stagnation d’eau après vidange. Les tubes de la chambre morte ont été contrôlés par endoscopie et ont subi une épreuve hydraulique après le remplacement d’une centaine d’entre eux.

La chaudière n’était pas à jour de ses inspections périodiques au moment de l’accident. Par ailleurs, l’exploitant avait sollicité un aménagement concernant cet appareil mais une décision de mise en demeure le concernant était en préparation au moment des faits. Le montant des dégâts est estimé à 700 000 euros.