Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, une canalisation, en théorie isolée d’un circuit de propane depuis 15 ans, forme un bras mort. De l’eau s’accumule au point bas, puis le gel provoque l’éclatement de la canalisation au niveau d’un coude. Lors du dégel, une fuite de propane liquide sous pression évaluée à 2 t/min provoque un nuage de vapeurs inflammables à 14h09. Poussé par le vent, ce nuage dérive vers les chaudières où il trouve une source d’ignition. Un retour de flamme se produit jusqu’à la fuite et brûle sévèrement 3 employés. Les flammes provoquent la chute d’un portique de canalisations et l’épandage de produits inflammables.

A 14h10, les alarmes retentissent et les équipes d’intervention internes déclenchent les dispositifs de lutte contre l’incendie qui sont inefficaces à cause du violent vent et de la croissance rapide du sinistre. A 14h26, le site est évacué et son alimentation en fluides est coupée. Le rayonnement thermique endommage légèrement une sphère de 1 590 m³ contenant 572 m³ de butane, aucune fuite ne se produit sur ce réservoir situé à 82 m du foyer. En revanche le rayonnement thermique endommage 3 cuves à 30 m du foyer et provoque le rejet par effet domino de 2,5 t de chlore gazeux (Cl2). Fort heureusement, aucune personne n’est exposée à ce produit utilisé comme biocide. L’incendie n’est éteint qu’après 54 h d’intervention. En plus des 3 employés brûlés, 1 pompier et 10 autres employés sont légèrement blessés.

L’administration fédérale en charge des accidents chimiques (CSB) effectue une enquête qui montre que les risques concernant la canalisation à l’origine de la fuite n’étaient pas évalués et qu’aucune mesure n’était prise pour prévenir la rupture des canalisation à cause du froid. Aucun de ces sujets ne faisait l’objet de recommandations de la part de l’American Petroleum Institute. De plus, les vannes contrôlant le propane n’étaient pas manoeuvrables à distance et étaient rendues inaccessibles par les flammes. Les canalisations qui se sont effondrées n’étaient pas résistantes au feu. Enfin, le système de refroidissent de la sphère de butane ne fonctionnait pas.

Le site est fermé pendant 2 mois et ne retrouve un niveau normal de production de 170 000 barils par jour qu’en janvier 2008 après la reconstruction de l’unité de desasphaltage du propane à l’origine de la fuite. Les pertes directes sont évaluées à 50 millions de $ (38,25 millions d’€).