Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un atelier de fabrication de bouillie explosive, une friction dans une pompe entraîne l’explosion à 19h48 de 2 300 kg de bouillie, 400 kg de nitrate d’ammonium et 500 kg d’explosifs répartis dans 2 mélangeurs, 2 trémies, 2 chariots, des tuyauteries et une machine à encartoucher. 8 employés sont tués et 19 blessés. La détonation est ressentie à 8 km à la ronde. Elle fait voler en éclat les fenêtres des maisons aux alentours. Le bâtiment est détruit et un violent incendie se déclenche. La présence de curieux ralentit le transport des blessés vers l’hôpital. Un dépôt de dynamite est menacé par les flammes mais les artificiers de l’armée le protègent du feu. Les dommages sont estimés à 1,7 millions de dollars canadiens (30 MF 1975).

Une commission d’enquête identifie une friction au niveau d’un joint universel d’une pompe comme étant le siège le plus probable de la détonation initiale, qui s’est ensuite propagée à l’un puis l’autre des mélangeurs (effet domino). C’est en effet à cet endroit que des contacts métal/métal peuvent se produire et que des traces d’explosif sec peuvent s’accumuler, dans des conditions de confinement suffisantes pour causer une explosion. De plus, cette partie a pu surchauffer car la pompe fonctionnait de manière quasi-continue depuis 48 h.

Le comité reconnaît que les bouillies sont intrinsèquement plus sûres que les explosifs à base de nitroglycérine, néanmoins. Il juge que l’analyse des risques conduite par l’exploitant sur son procédé était insuffisante. Cette analyse avait conduit à des standards de sécurité sur cette fabrication (nombre de personnes dans l’atelier, timbrage, contrôle des outils et équipements, formation des opérateurs…) moins rigoureux que ceux mis en place sur des fabrication de nitroglycérine.

Le comité effectue 14 recommandations, dont les suivantes :

  • augmenter les standards de sécurité pour la fabrication de bouillie ;
  • minimiser le nombre de travailleurs présents simultanément dans les ateliers ;
  • limiter les quantités d’explosif dans les ateliers.