Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans l’enceinte de gammagraphie de pièces métalliques d’une fonderie d’acier, une source de cobalt 60 dont l’activité est de 1,25 TBq se bloque vers 10 h dans la gaine d’éjection, lors de sa réintégration dans le gammagraphe à l’issue de radiographies. L’incident est détecté par la balise dans l’enceinte de tir qui signale un rayonnement. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’inspection des installations classées sont alertées. L’accès au blockhaus de tir est interdit par cadenassage du portail et de la porte ; un voyant rouge au-dessus de la porte clignote indiquant l’interdiction d’accès et un autre voyant orange indique que la source n’est pas rentrée dans son conteneur. Une intervention d’une société spécialisée le 10/05 ne permet pas de réintégrer le porte source dans l’appareil de gammagraphie.

Le 26 mai, une seconde intervention en présence de 2 salariés de l’entreprise, 2 employés d’un sous-traitant spécialisé et 2 personnes de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) est effectuée à l’aide de moyens robotisés et de caméras vidéo. Au cours du sciage de la gaine d’éjection en amont et en aval de la source avec un robot, cette dernière est endommagée provoquant la contamination des 6 intervenants lors de la sortie du robot de l’enceinte. Alertés par les dosimètres, les 6 personnes sont prises en charge par les pompiers d’une cellule mobile d’intervention radiologique (CMIR) pour une décontamination externe puis conduits au service médical de la centrale nucléaire de Saint-Alban afin d’évaluer leur contamination interne.

L’évaluation dosimétrique de l’IRSN confirme la contamination interne des 6 personnes par inhalation de particules radioactives de cobalt 60. Au cours des cinquante prochaines années, la dose totale cumulée due à l’exposition interne est estimée à des valeurs comprises entre 0,2 et 0,6 mSv (millisievert) suivant les victimes ; l’IRSN indique que cette contamination interne, mesurable, n’est pas inquiétante pour la santé des 6 personnes. L’évaluation dosimétrique a été effectuée en prenant en compte les mesures anthropogammamétriques effectuées par le service de santé de la centrale nucléaire de Saint-Alban (nuit du 26 au 27 mai), puis à l’IRSN (avant le 1er juin), ainsi que les mesures radiotoxicologiques des excrétas effectuées par l’IRSN (avant le 1er juin).

Aucun impact sur l’environnement n’est signalé, mais des bâtiments adjacents à l’atelier fonderie contenant des moules et des pièces sont localement contaminés. L’impossibilité d’utiliser les moules contaminés entraîne une perte de production de l’ordre de 50 % dans les semaines suivant l’incident. Le coût de décontamination des locaux et des moules est estimé à 20 Meuros. L’atelier de gammagraphie étant hors d’usage, cette activité est sous-traitée à l’extérieur. L’inspection des installations classées propose au préfet un arrêté suspendant l’activité de gammagraphie.