Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 21h50, une éruption de gaz survient sur une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique. Deux explosions et un incendie généralisé causent le décès de 11 employés et le naufrage de la plate-forme. Après 87 jours, l’éruption est endiguée par le colmatage du puits. 795 000 m³ de pétrole ont été relargués (193 000 km² souillés). Les conséquences sur la faune, la flore, la pêche, l’activité touristique et le patrimoine (Mississippi, Alabama, Louisiane, Floride : 2 000 km de côtes souillés) sont considérables. Le coût pour l’exploitant est de 61,5 M$, dont 20,8 M$ d’amende et 20 M$ d’indemnisation des victimes.

Le jour de l’accident, le forage du puits, d’une profondeur de 5,6 km, dont 1,5 km d’eau, est terminé. Ce puits d’exploration doit être bouché provisoirement pour être repris ensuite pour la production. Le remplacement de la boue de forage par de l’eau de mer et la pose d’un bouchon de ciment sont finalisés.

Après 3 tests non concluants en dépression, l’exploitant valide la stabilité et l’intégrité de la cimentation via un 4ème test allégé. 1h40 plus tard apparait de la boue sur la plate-forme, synonyme d’une défaillance du bouchon de ciment. Durant le forage, un bloc obturateur de puits (BOP) a été placé en fond de mer, solidaire au puits. Muni de vannes et de mâchoires activées hydrauliquement, il est destiné à fermer le puits en cas d’éruption. Lors de la venue, l’exploitant actionne la partie annulaire du BOP, destinée à fermer le puits autour du tube. Comme de la boue continue à affluer, l’exploitant active une mâchoire du BOP, destinée à fermer hermétiquement le puits en sectionnant le tube. La boue n’étant plus présente dans l’espace annulaire, la différence de pression entre l’intérieur du tube (contenant du pétrole et du gaz) et l’espace annulaire est telle que le tube flambe et se retrouve désaxer à l’intérieur du BOP. 10 minutes plus tard, une première explosion survient sur le plancher de la plate-forme. L’alimentation électrique et hydraulique de la plate-forme est coupée. Le système automatique d’urgence, censé fermer hermétiquement le puits en toute situation s’active. Cependant, du fait du décentrage du tube, il ne parvient pas à le cisailler complétement. Une seconde explosion retentit et généralise l’incendie.

Les enquêtes mettent en avant :

  • l’absence de communication entre l’exploitant, le contractant de forage et le prestataire en charge de la cimentation du puits (modifications de la conception initiale du puits sans processus de vérification, non réalisation des contrôles diagraphie pour vérifier l’intégrité de la cimentation) ;
  • l’absence de contrôle visuel en salle de contrôle et absence de remontée d’alarme prévenant la venue dans le puits ;
  • des défauts électriques sur le système redondant automatique d’urgence du BOP (batterie pour l’un et connexion pour l’autre).

Le flambage du tube à l’intérieur du BOP, causé par la différence de pression interne/externe n’était pas documenté avant l’accident.