Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de matières plastiques, un disque de rupture éclate sur un réacteur de prépolymérisation. Du chlorure de vinyle monomère (CVM) est émis à l’atmosphère. La polymérisation du CVM s’effectue en 2 étapes : passage du CVM liquide dans un prépolymériseur avec un catalyseur (peroxydes organiques), puis répartition dans plusieurs autoclaves. Le prépolymériseur est équipé d’un disque de rupture principal et de 2 disques de secours. Le disque principal est remplacé 2 fois par an. Les disques de secours étant démontés et testés à 13 bar 1 fois / an et remplacés tous les 5 ans. La polymérisation s’effectue ensuite en 4 phases : remplissage en matières premières, chauffage du prépolymériseur, polymérisation, puis vidange vers un autoclave.

Lors de la vidange, un dysfonctionnement a lieu à 21h40, le produit s’avérant difficile à transférer. La rupture du disque est constatée vers 22h15 par les équipes en poste qui basculent alors sur le disque de secours. Entre temps, 3 t de CVM se sont échappées durant 35 min par la ligne d’évent en aval du disque de rupture, à 25 m de hauteur. Émis verticalement sans entraînement de poudre de PVC, le rejet gazeux se dilue dans l’atmosphère (vents de 10 km/h). Le prépolymériseur est dégazé et vidangé pour visite. Celle-ci ne révèle aucun défaut sur le piquage du disque. La rupture a eu lieu à une pression de 4,6 bar, très inférieure à la pression nominale de rupture (15,2 bar), celle de fonctionnement (11,5 bar) ou celle de test (13 bar).

L’étude des enregistrements montre que, depuis la mise en place du disque 4 mois avant, la pression maximale de fonctionnement dans le prépolymériseur n’a jamais dépassé 11,5 bar. L’hypothèse d’une défaillance mécanique du disque est donc privilégiée. Un nouveau disque n’appartenant pas au même lot que le disque rompu est installé. Les disques de secours non sollicités ne sont pas remplacés. Le prépolymériseur redémarre le lendemain vers 18 h. L’exploitant publie un communiqué de presse. Les 6 disques du même lot sont remplacés. Un échange d’informations avec le distributeur du fabricant de disque montre que les pressions de rupture étaient dans les tolérances spécifiées de 14,4 à 15,9 bar lors de la procédure de contrôle (essai de rupture de 2 disques d’un lot de 6).

L’examen visuel du disque éclaté ne révèle aucun problème de montage (état du support, mode opératoire). Ce montage est réalisé par un employé notamment chargé du suivi de ces équipements. Le fabricant de disque procède une expertise à base de contrôles destructifs qui montre une corrosion de la face interne du disque.

Des consignes sont mises en place : remplacement du disque principal tous les 3 mois, examen de la conduite de sortie du disque en cas de difficulté de transfert, remplacement de tous les disques de secours en cas de sollicitation. L’exploitant étudie la mise en place de moyens pour limiter les rejets lors de rupture d’évents et évalue l’impact sanitaire de ce rejet (30 % des rejets annuels)