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Dans une charcuterie industrielle, un feu se déclare à 10h37 dans des entrepôts frigorifiques, en béton et sur 5 niveaux (SS, R + 3). Le sinistre atteint ainsi 2 entrepôts de 2 300 m² de surface totale remplis à 90 % de leur capacité, accolés et communicants, dont les 8 000 m² de façade sont doublés d’une mousse isolante synthétique et dont les sous-sols abritent chacun 1 réservoir de 1 t d’ammoniac (NH3) de réfrigération.
Les pompiers publics et une société privée voisine interviennent ; un périmètre de sécurité est établi, la circulation est interrompue et les employés sont évacués. Redoutant une émission de gaz toxiques et la formation d’un nuage dérivant, les secours helvétiques alertent les autorités françaises qui activent une cellule d’anticipation. Des prélèvements d’air et plusieurs simulations sont effectués. Une couche d’inversion atmosphérique persistant quelques jours favorisera la persistance de fumées et d’odeurs au nord de Bâle.
Une porte de manutention dépourvue de fermeture coupe-feu qui met en communication les stockages et l’air froid qui peut circuler dans l’espace entre les parois isolantes non recoupées compliquent l’intervention. L’entrée dans le bâtiment sinistré, fragilisé et susceptible de s’effondrer à tout moment étant par ailleurs impossible, des trouées sont effectuées sur les 4 étages pour permettre l’intervention. Les secours parviendront enfin à vider les réservoirs d’NH3 le lendemain, puis à enlever la marchandise entreposée les jours suivants. L’incendie n’est cependant toujours pas éteint plusieurs jours plus tard, les secours restant finalement mobilisés 17 jours durant.
Les installations de réfrigération situées au sous-sol seront épargnées, de même que le bâtiment administratif et un autre entrepôt réfrigéré , en raison notamment de plans actualisés et du personnel qui connaissait bien les installations frigorifiques et a pu apporter son aide efficace dés le début de l’intervention.
L’exploitant loue des chambres froides pour remplacer celles de son entrepôt. Les employés reprenant progressivement le travail dans les parties non atteintes de l’établissement.
Les dommages sont évalué à 66,4 M d’euros (80 M CHF), dont 1,4 M d’euros de pertes en marchandises (viande et pizzas) ; 4 300 t de viande seront effectivement incinérées dans plusieurs centres en Suisse.
Selon les premiers éléments de l’enquête, des travaux de découpe au chalumeau seraient à l’origine du sinistre. La conception ancienne des bâtiments (systèmes de limitation de la propagation d’incendie insuffisants, absence d’exutoires de fumées, installations frigorifiques non optimales…) a été un facteur aggravant.
