Dans une usine de matières plastiques, lors du redémarrage d’un atelier PVC arrêté depuis le 19 décembre, des alarmes d’analyseurs de chlorure de vinyle monomère (CVM) se déclenchent au démarrage de la pompe du circuit Semi Hydro Plein (SHP d’un réacteur) et 8 kg de CVM sont rejetés durant 40 min.
Le circuit SHP est un dispositif d’injection d’eau déminéralisée dans le réacteur prévu pour compenser la diminution de volume consécutive à la polymérisation exothermique du CVM, permettant ainsi de maintenir une surface d’échange optimum avec la double enveloppe assurant le refroidissement du réacteur.
La pompe d’injection est arrêtée et 2 employés en ARI isolent les circuits SHP. Le POI est activé à 21h10. La concentration en CVM dans le bâtiment, 3 500 ppm mesurés par les explosimètres à proximité des pompes SHP, commence à baisser 15 min plus tard pour devenir inférieure à 1 ppm à 21h45. L’installation est mise en sécurité et des moyens préventifs d’intervention sont déployés de 21h30 à 22h10.
Les lignes d’injection du SHP de chacun des réacteurs seront vérifiées les 2 jours suivants. De nombreuses fuites observées sur les différentes brides des circuits seront étanchées avant le redémarrage de l’atelier le 05/01. Les clapets anti-retour des lignes sont également contrôlés, seul celui du réacteur objet de l’incident est trouvé bloqué ouvert.
La température extérieure est descendue jusqu’à -18 °C dans la période précédant le redémarrage. La température basse au rez-de-chaussée du bâtiment lors de la période d’arrêt a entrainé le gel des tuyauteries reliées aux pompes du circuit SHP, puis la perte d’étanchéité des brides lors de la remise en service des installations.
Au démarrage du circuit SHP, le débit bas d’injection est inhibé quelques secondes pour permettre la montée en charge des pompes ; le gaz a été émis durant ce temps au niveau des brides fuyardes lors de l’ouverture des vannes. A la suite d’une fuite au refoulement de la pompe SHP du réacteur, un retour de CVM s’est produit entre ce dernier situé au 2ème niveau et le rez-de-chaussée du bâtiment.
Plusieurs mesures sont prises : installation d’un dispositif de chauffage du rez-de-chaussée du bâtiment, test des lignes SHP en pression à 5 bar à l’eau déminéralisée complétant la procédure de redémarrage du réacteur ainsi que lors de toute intervention sur la ligne, modifications des procédures d’arrêt des unités lors de période froide pour anticiper la mise en place de chauffage.
