Pollution
Humain
Environnement
Economique

Au 2ème étage d’une usine de 1 000 m² spécialisée dans la cuisson et le conditionnement de crevettes congelées pour la grande distribution, un feu dans un stock de boîtes de polystyrène émet une abondante fumée noire. Un intérimaire, travaillant au sous-sol, détecte celle-ci, ainsi que des flammes au sommet d’une trémie traversant les 3 niveaux de l’usine. Il donne l’alerte à 2h43 et coupe l’alimentation en gaz du dispositif de cuisson. Deux personnes, arrivés 2 h auparavant pour remettre en service les 2 chaînes de production du site, et 9 autres, en poste depuis 15 min, évacuent le bâtiment.

Les secours interviennent lorsque 2 “flash-over” consécutifs embrasent à 3h12 le bâtiment dont la structure en panneaux sandwich à mousse de polyuréthane s’effondre. Projeté au rez-de-chaussée, l’un des pompiers attaquant le feu avec une lance est tué. Son corps est retrouvé sous les décombres près du pied de l’escalier vers 5h30 grâce au dispositif de recherche avec un maître chien et une caméra thermique. Le 2ème pompier brûlé au visage parvient à s’échapper. Une cellule d’urgence médico-psychologique prend en charge 3 autres pompiers choqués.

Une propagation des flammes à un stock de bouteilles d’azote est redoutée. L’intervention mobilise 60 pompiers durant plusieurs heures avec 7 lances dont l’une sur échelle. Les secours coupent le circuit des installations de réfrigération alimentées par un réservoir contenant 1 t de frigorigène chloro-fluoré. L’incendie est circonscrit à 6h09, maîtrisé à 6h56 et déclaré éteint à 9h45. Une société spécialisée pompe l’eau saturée en chlore (Cl2) recouvrant sur 50 cm de hauteur 150 m² de sous-sol. Le bâtiment est détruit et 30 employés risquent d’être en chômage technique.

L’usine, créée en 1991, était en cours d’extension (500 m² / 600 Keuros d’investissements), les travaux devant s’achever en mai 2010. L’exploitant avait prévu une mise aux normes des alarmes à l’issu de ces derniers. Selon le responsable de la maintenance, le local abritant les emballages cartons et les palettes de boîtes en polystyrène était dépourvu de détecteur de fumée.

L’établissement est reconstruit et peut reprendre ses activités moins d’un an plus tard. Son sous-sol a été conservé, mais avec un seul rez-de-chaussée de 3 200 m², la zone d’emballage étant isolée par un mur coupe-feu. Les trémies ont été supprimées. Des panneaux sandwich ont à nouveau été utilisé, mais en réduisant toutefois la masse combustible (moins de cloisons). L’installation électrique à également fait d’aménagements particuliers : équipements électriques décollés des panneaux, traversées de ces derniers en respectant les référentiels en vigueur… Enfin, les emballages polystyrène ont été remplacés par du polypropylène.