Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une canalisation (D=25 mm) se rompt dans une usine chimique et 60 kg de phosphore (P) blanc s’enflamment au contact de l’air en émettant une abondante fumée blanche. Le POI est déclenché à 12h05 et 2 lances sont en batterie à 12h10. Les secours internes stoppent la fuite et éteignent l’incendie à 12h25. A leur arrivée à 12h37, les pompiers externes complètent le dispositif d’arrosage pour éliminer les derniers points chauds. Des barrages de sable sont installés à 13 h pour prévenir toute pollution des eaux. La préfecture publie un communiqué de presse.

La tuyauterie de transfert du phosphore du stockage vers les brûleurs s’est rompue au niveau d’une vanne de sectionnement.

Un froid intense (-10 °C) avait entraîné la veille un problème de purge sur un compresseur conduisant à l’arrêt des installations. Un essai de redémarrage dans l’après-midi de la ligne 2 se solde par un échec à la suite d’un problème électrique avec un court-circuit à 2 h dans une armoire électrique, conduisant à l’ouverture de la ligne UA commandant le traçage et l’automate de sécurité. L’armoire est isolée, l’installation est alors sécurisée : vannes en position fermée, pompes à l’arrêt. Il s’avère alors impossible de fermer le disjoncteur de la ligne UA doublement défaillant : alimentation des bobines en 24 V et ressort du verrouillage mécanique.

A 3h30, l’exploitant parvient enfin à fermer le disjoncteur permettant le retour du traçage après 1h30 d’arrêt, mais les batteries de l’automate de sécurité (SCS) étant hors service (arrêt supérieur à 4 h), tout redémarrage des installations est interdit. L’automate autorisera ce démarrage à 11H30 une fois ses batteries rechargées, la fuite étant découverte à 12 h.

Le phosphore s’est figé après la perte de traçage de la canalisation durant 1h30. Sa remise en service a permis ensuite un réchauffage du phosphore, mais ce dernier n’étant pas homogène, un bouchon solide a subsisté en aval de la vanne de sectionnement. Entre ce dernier et la vanne, le phosphore liquide occupant tout le volume libre a provoqué la montée en pression et la rupture de la tuyauterie.

L’inspection des IC demande une étude de fiabilité des alimentations électriques, l’exploitant devant proposer, en cas de défaillance du disjoncteur, une solution pour réalimenter aussitôt le traçage et le SCS. Un groupe électrogène supplémentaire, capable de reprendre l’alimentation générale de l’usine, doit compléter le dispositif. Le traçage doit être amélioré et le réseau de thermocouples de la ligne renforcé avec report en salle de commandes. Une nouvelle procédure interdit tout démarrage si les températures ne sont pas homogènes. Enfin, un poteau incendie sous la tuyauterie est déplacé, la salle opérationnelle confinée, la longévité des batteries de secours de l’automate renforcée et les soudures après réparation de la tuyauterie sont radiographiées.