Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, une fuite est détectée sur le bac de pétrole brut A607 d’une capacité nominale de 60 000 m³ rempli à plus de 50 %. Le sol est pollué sur plusieurs mètres carrés depuis la bordure périphérique ouest du bac jusqu’au puisard situé à quelques mètres de la robe. L’exploitant ne constatant visuellement aucune corrosion extérieure sur la robe et la partie visible du fond du bac et s’appuyant sur la rénovation générale réalisée en 2000 avec remplacement complet du fond et reconstitution de l’assise, ainsi que sur le retour d’expérience apporté par d’autres fuites avec une évolution lente et contrôlée, considère que l’intégrité du bac n’est pas en cause. Le réservoir est maintenu en exploitation sous surveillance quotidienne sous forme de tournées avec mise en place de barrages de sable dans la rétention, pompage régulier des hydrocarbures déversés, création d’un caniveau pour canaliser les écoulements vers le puisard et remplacement de la couche superficielle de graviers pollués.

Six remplissages successifs sont ainsi réalisés jusqu’au 06/09 où il est constatée dans la soirée l’augmentation brutale du débit de fuite (20 m3/h) en plusieurs points. Le 07/09, la vidange du bac est décidée et le pétrole brut est dirigé vers les unités de distillation du site. L’inspection des IC est informée de l’événement le 08/09 après-midi. Au-delà de la vérification de la vidange complète du bac, une visite permet de confirmer le 13/09 la présence de plusieurs suintements sur toute la périphérie de la base du bac et de constater que toute la surface de la cuvette de rétention est polluée avec présence par endroits de flaques de pétrole de plusieurs centimètres d’épaisseur. Les inspecteurs repèrent également des souillures dans les rétentions des bacs A209 et A201, indépendantes de celle du réservoir A607.

Un arrêté de mise en demeure prescrit la remise des rapports d’incidents concernant ces 3 bacs et le nettoyage des cuvettes de rétention correspondantes.

L’expertise du bac A607 révèle de nombreux cratères de corrosion interne sur les tôles de fond et le long des soudures avec une zone de fuite, et la non mise en place d’un revêtement contre la corrosion interne lors du remplacement du fond en 2000 ; 2 autres cas de fuites sur des bacs de pétrole brut seront identifiés sur le site en 2007 et 2009 (ARIA 33077 et 36502).

L’exploitant met en place un revêtement époxy sur le fond du bac préalablement à sa remise en exploitation et décide d’étendre cette mesure à tous ses autres bacs de pétrole brut.

Le tribunal de police condamne l’exploitant à une amende de 800 euros pour défaut de déclaration de l’incident à l’IIC.