Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 22 h dans une sucrerie, un opérateur constate une anomalie sur une cuve de 5 000 m³ contenant 2 784 t de mélasse à 72 °C : le niveau de remplissage est anormalement haut (90 %) alors que l’indicateur électronique de pesée indique un remplissage de 40 %. L’opérateur se rend sur place et constate des projections de mélasse par la partie supérieure de la cuve. L’exploitant met en place 2 lances à eau pour refroidir la cuve puis le dispositif est renforcé par les pompiers qui mettent en batterie 2 autres lances. La circulation est interrompue sur le chemin communal longeant la sucrerie. Pendant 2 h, 486 t de mélasse mélangée à de l’eau se déversent sur le sol. Malgré les dispositions prises par l’exploitant, une partie du mélange rejoint l’océan via le réseau de collecte des eaux usées et souille des terrains privés.

Les secours quittent les lieux le lendemain en début d’après-midi. La direction de la sucrerie publie un communiqué de presse.

Une nappe de pollution de 2 km de long sur 200 m de large est constatée en mer par hélicoptère ; les sols de la partie Est de l’établissement sont souillés, ainsi qu’une route à l’extérieur et la cour d’un particulier, soit 0,1 ha. L’exploitant procède au ramassage de la mélasse et au nettoyage des parcelles touchées.

Une réaction de Maillard s’est initiée entraînant la montée du niveau dans la cuve puis le débordement de mélasse par les évents. Les activités de la distillerie en aval de la cuve impliquée étaient à l’arrêt depuis une semaine et la température extérieure particulièrement élevée.

En application d’un arrêté de mesures d’urgence, l’exploitant suspend l’exploitation de la cuve et renforce les mesures de gardiennage et de surveillance en effectuant des relevés de température en différents points de la cuve à l’aide d’une caméra thermique. Il prévoit d’apporter des améliorations dans la conception et le contrôle de l’installation (mise en place d’un échangeur pour refroidir la mélasse – mesure de la température à l’intérieur de la cuve – indicateur de contrôle de niveau avec alarme – dispositif d’injection d’eau à l’intérieur de la cuve en situation d’urgence) et un renforcement des procédures d’exploitation.

Un arrêté de mise en demeure demande la mise en place d’un dispositif de rétention pour la cuve et l’établissement d’un plan d’intervention en cas de pollution accidentelle.