Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 19h30 dans un dépôt pétrolier et provoque plusieurs explosions (UVCE).

Vers 18h10, l’opération de transfert d’essence et de kérosène d’un terminal à un autre terminal voisin est en cours de préparation. Le quart d’exploitation, composé de 3 opérateurs et d’un chef, est chargé de ces opérations. Lors des opérations de lignage du bac d’essence pour transfert, une fuite importante survient sous forme de jet liquide au niveau d’une vanne de sectionnement. Cette fuite génère rapidement des vapeurs faisant perdre connaissance à l’opérateur. Le chef de quart, à proximité, arrive sur les lieux mais se retrouve rapidement dans un état semi conscient. Le 2e opérateur, alors à la cantine, est rapidement appelé. Une fois sur place, il perd rapidement connaissance. Le 3e opérateur, normalement présent, était rentré chez lui plus tôt, pour des raisons personnelles. L’équipe d’exploitation décimée ne peut agir sur la vanne d’isolement comprise dans le nuage et la commande à distance ne fonctionne pas. La fuit est alors active durant 75 min. Une explosion survient (UVCE/détonation évaluée à 20 t équivalent TNT) suivie d’une boule de feu. La source d’ignition proviendrait d’un équipement électrique non ATEX du secteur administratif ou d’un véhicule. La fuite d’essence est estimée à 1 000 t.

11 personnes sont tuées et au moins 150 sont blessées. L’incendie se généralise rapidement aux 11 bacs à toit flottant et une épaisse colonne de fumée noire se dégage provoquant d’importantes gênes respiratoires. Des milliers d’habitants sont évacués, dont une résidence de 2 000 étudiants, 300 touristes et un hôpital. Les secours, aidés de l’armée, protègent des stockages et un centre emplisseur de GPL voisin et laissent les réservoirs brûler. Le feu est éteint après 11 jours. L’électricité et l’alimentation en eau potable sont coupées dans toute la zone pendant plusieurs jours et la circulation routière et ferroviaire est interrompue. L’impact environnemental est important notamment sur l’atmosphère. Des secousses d’une puissance de 2,3 sur l’échelle de Richter sont enregistrées à la suite des explosions. Les dommages matériels sont importants dans un rayon de 3 km (bâtiments incendiés, vitres brisées…). Des débris sont retrouvés jusqu’à 5 km. Plus de 8 000 m³ d’hydrocarbures ont brûlés. L’exploitant évalue à 31 m€ les conséquences économiques (dommages matériels, pertes produits, compensation des tiers…).

L’enquête conclue à une erreur dans la séquence d’ouverture et fermeture des vannes entre les phases de remplissage puis vidange du bac. Pour la vidange, la vanne de sectionnement sur la ligne de vidange a été ouverte, alors qu’une vanne manuelle et une  autre motorisée étaient déjà ouvertes. Il n’existait pas d’autre organe d’isolement manœuvrable à distance. Cette opération n’aurait pas dû être réalisée par un opérateur et l’organisation des secours du site n’était pas apte à réagir face à un tel accident.