Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le trou d’homme d’une citerne d’acide chlorhydrique à 33 % (HCl) s’arrache sur un site conditionnant et distribuant des produits chimiques. Les pompiers neutralisent l’épandage d’HCl avec du carbonate de soude. En raison d’émanations acides, un tapis de mousse est épandu et les 45 employés sont évacués jusqu’à 12h30. L’HCl est collecté dans un bassin de rétention. Le chauffeur gravement blessé est hospitalisé.

Selon les témoignages, le camion entre à 10 h sur le site où la procédure d’accueil est appliquée : vérifications société / cargaison, délivrance des procédures à respecter dans la langue du chauffeur (espagnol) qui connaît déjà le site, accréditation ADR, plan des lieux… Le véhicule se rend sur un pont bascule, puis sur l’aire de dépotage des acides. Le trou d’homme est ouvert pour échantillonnage (contrôles nature / qualité du produit livré) et refermé. Le chauffeur et un opérateur branchent les flexibles vers 10h30, puis la citerne est mise en pression entre 1,8 et 2 bar absolus. Le trou d’homme fuit peu après démarrage du compresseur. L’opérateur propose de baisser la pression, mais le chauffeur monte sur la citerne pour identifier la cause de la fuite et serrer les ailettes fermant le trou d’homme avec une barre de fer creuse exerçant un fort effet de levier. Les ailettes lâchent vers 10h50, projetant le couvercle au visage du chauffeur qui inhale des vapeurs, reçoit des projections d’HCl et tombe de la citerne malgré la rambarde de sécurité ; 1 t d’HCl aurait été expulsée de la citerne pressurisée.

L’inspection des installations classées note qu’elle n’a pas été informée et que le POI non déclenché aurait permis de mieux coordonner les actions sans en oublier : prise en charge du blessé avant l’arrivée du médecin des pompiers, gestion de l’épandage d’HCl et de la citerne ouverte dont l’obturation du trou d’homme n’a pas été envisagée, respect d’une liste d’appel préétablie… D’autres anomalies sont notées : zone de dépotage sans rétention, non étanche et, comme celui de la rétention du réservoir fixe d’HCl, au revêtement ne résistant pas aux acides. L’inspection avait déjà demandé à l’exploitant en novembre 2008 de s’assurer de l’étanchéité des cuvettes et de dresser un bilan. Enfin, plusieurs stocks de GRV sont hors rétention, certains proches ne respectant pas les règles de compatibilité des produits stockés avaient déjà fait l’objet de remarques en novembre 2008 et mai 2009.

Les terres atteintes excavées sont traitées dans une installation agréée, l’exploitant devant transmettre les bordereaux d’élimination des déchets issus de la neutralisation de l’HCl épandu et des terres polluées. Le procureur nomme un expert pour analyser les causes de l’accident : intervention inadaptée du chauffeur, joint citerne usé et fissuré, soudures du dôme non pénétrante… Les dommages sont évalués à plus de 50 K€.