Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 21h15, le cadre de permanence d’une usine de fabrication d’engrais constate la présence de liquides épandus sur une zone de stockage (dite POR) et entre un bâtiment et une autre zone de stockage (dite VIO). L’usine est en grève illimitée depuis le 26 mai ; tous les ateliers sont arrêtés et aucun opérateur n’est présent sur le site, mise à part une permanence 24 h sur 24 au poste de garde pour assurer un contrôle minimal des installations. L’entreprise devait rouvrir le lendemain dans la matinée. L’incident, probablement du à une malveillance, s’est produit dans le week-end ; les vannes de fond de plusieurs conteneurs (GRV de 1 000 l) sont ouvertes, les bouchons enlevés et les opercules percés. 11 000 l, principalement de produits dangereux pour l’environnement (herbicides, pesticides…) sont répandus dans la zone POR et 250 l d’un hydrocarbure aliphatique (solvant) se sont répandus dans la Seine via le réseau des eaux pluviales. Aucune pollution de la SEINE n’est toutefois rapportée.

Les produits de la zone POR se sont écoulés vers le point bas de la rétention ; ils sont collectés par l’exploitant. Un centre de destruction autorisé élimine les eaux ayant servi au 1er nettoyage de la zone et 79 000 l de déchets liquides. Le coût de l’élimination est estimé à 12 000 euros. 2 000 m² de rétention seront remis en état pour éviter tout relarguage de produit au fil du temps.

Le conteneur du solvant à base de naphta aromatique lourd répandu entre le bâtiment et la zone VIO était disposé dans un palettier avec une rétention dédiée. La vanne du conteneur aurait été volontairement déplacée en dehors de la rétention. Le liquide s’est répandu vers un avaloir relié au réseau des eaux pluviales, obturé par un matériau non résistant aux hydrocarbures. La vanne d’isolement aurait dû se fermer automatiquement et diriger les effluents « pollués » vers le bassin de confinement. Or l’enregistreur de ce système de sécurité, qui actionne la fermeture de la vanne sur détection de pH, COT et UV, était hors service depuis le 04/06 à la suite d’une coupure électrique sur site (grève des services de l’électricité).

Des tests effectués lors de la visite d’inspection du 10/06, ont montré que le fonctionnement du système de sécurité (détecteurs et asservissement de la vanne) n’était pas fiable notamment à cause du mode commun de défaillance généré par l’enregistreur. L’exploitant est mis en demeure de respecter les dispositions de son arrêté préfectoral d’autorisation. L’exploitant fait évaluer la sûreté de fonctionnement de ce système instrumenté de sécurité par un organisme compétent. Il consigne la vérification du bon fonctionnement de l’enregistrement par les gardiens et examine la possibilité de reporter les dépassements de seuils des paramètres analysés au niveau des rejets à une alarme au poste de garde ou au gardien si celui-ci fait sa ronde.