Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 8h15 (heure de Moscou, 00h15 GMT), à la suite d’une forte surpression (“coup de bélier”) la turbine hydro-électrique n°2 de la plus puissante centrale hydroélectrique de Russie est totalement éjectée provoquant l’inondation et la destruction d’une partie de la salle des turbines. L’eau court-circuite les transformateurs de 2 turbines qui sont gravement endommagées ; le pont roulant et le toit s’effondrent sur 3 autres turbines. Les réservoirs d’huile de transformateur et d’air sont endommagés et de l’huile s‘écoule dans la IENESSEI.

Les clapets en amont du barrage sont fermés à 9h20. Des plongeurs cherchent les disparus et le pompage de l’eau dans la salle des machines débute le 20/08 dans la matinée.

75 personnes décèdent et 14 sont blessées. Consécutivement à cet accident, plusieurs villes et fonderies d’aluminium de Sibérie subissent des coupures. 100 t d’huile sont récupérées dans l’installation et 59 t polluent la IENESSEI sur 15 km de long tuant 400 t de truites d’élevage. Sur les 10 turbines de 650 MW de la centrale, seule la turbine 6, en maintenance et donc déconnectée du transformateur, ne subit que quelques dommages électriques. L’intégrité du barrage de 245 m de haut et 1074 m de long n’est pas impactée dans un premier temps, les populations vivant en aval ne sont pas évacuées. Fin janvier 2010, le barrage menace de céder sous le poids de la glace qui l’envahit : un « iceberg » de 25 000 t de glace atteignant 22 m de pèse sur les installations. Les employés s’activent pour combattre la progression de la glace car le point critique sera atteint si l’iceberg double de volume.

Selon le service fédéral pour la sécurité industrielle, l’installation construite en 1978 est vétuste et l’accident serait dû à des erreurs d’exploitation, au non-respect des normes technologiques et à des failles dans le système de sécurité. Les turbines n’ont pas été inspectées depuis 1978 : leur constructeur n’aurait pas pu effectuer leur maintenance au profit d’une société instituée par plusieurs dirigeants du site. Par ailleurs, le procès verbal de mise en exploitation de la centrale aurait été approuvé sans appréciation exacte de son niveau réel de sécurité et des mesures visant à améliorer la sécurité n’aurait pas été mises en oeuvre (construction d’un évacuateur d’eau, remplacement de roues à aubes dans les groupes motopompes …). Un élément pris au piège entre les pales de la turbine aurait provoqué la fermeture des clapets à l’origine du coup de bélier.

La reconstruction totale de la centrale prendra des années et des fonds de 490 millions d’euros (21,6 milliards de roubles) sont affectés par le ministère de l’énergie russe. La production des fonderies d’aluminium pourrait réduire de 500 000 t/an (3,9 Mt prévues en 2009), si l’approvisionnement ininterrompu en électricité n’est pas assuré. Le premier groupe motopompe de la centrale devrait être remis en état et mis en service avant 2010 et 2ème avant avril 2010.