Pollution
Humain
Environnement
Economique

En début de remplissage d’un wagon à 8h50, de l’ammoniac (NH3) est émis 20 à 25 min par l’évent d’une sphère sur un site de produits azotés et d’engrais.

Un remplissage s’achève en décrochant un ridoir pour refermer le clapet de fond du wagon et fermeture de la vanne de remplissage du bras de chargement. Une vanne de purge manuelle est ouverte et le bras avant déconnexion est dépressurisé via un flexible spécifique relié à une canalisation rejoignant au sommet de la sphère un pot de vaporisation dont l’évent est relié à l’atmosphère. Des capteurs NH3 installés depuis peu autour de l’évent permettent de détecter d’éventuelles anomalies. Lors du transfert d’un faible volume d’NH3 48 h plus tôt avec une météo peu favorable à une dispersion des gaz, ces détecteurs ont ainsi donné une alarme inexpliquée dans un 1er temps par l’exploitant et attribuée plus tard à un purgeur de pompe défaillant ; le poste automatiquement mis en sécurité est remis en service avec poursuite des chargements. Un transfert d’NH3 est donc en cours quand des sous-traitants, certains travaillant en hauteur, sont incommodés vers 9 h sur un chantier en limite du site. Des détecteurs périphériques mesurent 15 ppm d’NH3 au sol (seuil d’alerte 10 ppm). Les employés se confinent ; 35 personnes sont incommodées, 12 étant hospitalisées par précaution, 10 regagnent leur domicile dans l’après-midi, 2 quelques heures après. Suite à une plainte d’une association de protection de l’environnement, l’exploitant est condamné à 5 k€ d’amende par le tribunal de police de Melun 30 mois après les faits.

Les détecteurs ceinturant l’évent n’ont pas donné d’alarme. Le dysfonctionnement sera localisé sur le flexible (givre blanc sur la vanne de purge) ; de l’NH3 liquide est passé du bras de chargement dans le flexible, puis s’est vaporisé en partie au moins dans le pot pour s’échapper en continu par l’évent au sommet de la sphère. De bonnes conditions météo favorisent l’ascension du nuage toxique non détecté dans l’instant. Une partie de l’NH3 retombe ensuite, incommodant quelques minutes plus tard les sous-traitants, tout en étant détecté par les capteurs d’NH3 au sol dans ce même secteur. L’exploitant informe l’inspection des IC, la municipalité, les secours et les riverains les plus proches et publie 2 communiqués de presse.

L’exploitant envisage la défaillance d’une vanne de purge ou une mauvaise manipulation. Remplacée en mai 2009, l’expertise de la vanne manuelle d’un modèle courant sur le site ne révèlera aucune anomalie. L’opérateur chargé des transferts surveillait 2 wagons simultanément et n’était pas vers le bras lors des faits ; la fermeture complète de la vanne après dégazage d’un précédent wagon n’est pas certaine.

Plusieurs mesures sont prises : utilisation d’une 2ème vanne sur le réseau de purge (existante mais inutilisée dans la procédure), installation de vannes à contrepoids (ou vannes « homme mort ») et d’un dispositif de détection de fuite anormale dans le réseau de récupération des purges (pressostat analogique avec alarme), révision de la procédure de chargement, liste des opérations de chargement avec visa opérateur et information des opérateurs.