Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare en fin de matinée sur un ancien site de production d’une usine chimique ; 10 t de pastilles de dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa, sel désinfectant chloré) à recycler sont stockées en big-bags sur une remorque stationnée à quai devant un bâtiment.

Une réaction de décomposition du produit qui s’amorce en présence d’humidité localisée (rosée ?), s’emballe ensuite sous l’action des fortes chaleurs, produisant d’importantes fumées chargées en composés gazeux chlorés et azotés. Les matériaux combustibles proches (sacs, palettes bois, plancher de la remorque…) prennent feu.

Les fumées incommodent 1 employé d’une entreprise voisine et, poussées par le vent, se dirigent vers l’agglomération. Les secours évacuent 110 personnes de l’usine et de la zone industrielle, puis confinent une crèche de 15 enfants, une maison de retraite abritant 80 personnes et une école de 180 élèves. La Préfecture publie un communiqué de presse et demande aux habitants de rester confinés chez eux. Les services de l’électricité coupent une ligne 225 kV à proximité du camion, sans interruption d’alimentation pour les particuliers.

Les pompiers maîtrisent l’incendie vers 14 h avec de l’eau, de la mousse et de la poudre. Les eaux d’extinction sont récupérées et éliminées dans une entreprise spécialisée. La cellule d’appui aux situations d’urgence est contactée pour choisir la bonne stratégie d’extinction finale. L’exploitant refusant le noyage des produits dans une benne étanche en raison du coût, les 5 à 6 t de pastilles restantes dans le camion sont laissées se consumer sous surveillance, en évitant tout contact avec l’eau.

Le lendemain, le chargement de la remorque qui était à côté de celle en feu est acheminé pour élimination dans une société spécialisée. Les opérations de traitement ne sont pas réalisées de suite ; un incident se déroule sur le stock 2 jours après, suivi d’un incendie le 15/07 (ARIA 36488). L’entreprise de traitement des déchets refuse alors toute nouvelle réception sous cette forme. Les pastilles restantes sont finalement neutralisées par mise en solution ; les 100 m³ de déchets liquides sont traités par une autre entreprise spécialisée. Les restants de la remorque calcinée sont découpés avec une pince hydraulique et ferraillés.

L’inspection des installations classées constate la mauvaise gestion des rebuts de production pendant la période de fonctionnement du site conduisant au sur-stockage de déchets et le délai trop important pour la mise en œuvre des procédures de nettoyage après la fermeture du site. L’exploitant devra assurer l’élimination de tous les déchets encore présents sur le site, formaliser la cessation d’activité et prendre en compte les enseignements de cet accident dans les activités de son nouveau site.