Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une entreprise de fabrication de bouteilles de GPL “grand public”, une bouteille de gaz (Cap en eau = 20,6 l / Poids = 10 kg / PE = 30 bar) se rompt vers 15 h30 durant sa mise sous pression d’azote (N2) lors de sa préparation pour des essais de résistance aux chocs dans le cadre d’une homologation de type ; 2 employés sont blessés dont un gravement (main arrachée). La bouteille est constituée de 2 “demi-gelules” formées à froid, soudées entre elles, et d’une collerette soudée sur la partie supérieure permettant le vissage du robinet ; la résistance à la rupture de la tôle est supérieure à 600 Mpa, résistance qui atteint une valeur de 800 Mpa au niveau de la virole après l’écrouissage induit par le formage à froid. Pour réaliser les essais aux chocs prévus par la norme européenne NF EN 14140+A1 de mars 2007, les bouteilles doivent être remplies de 10 l d’eau (pour simuler le poids de la charge maximale en gaz) et d’azote à 25 bar pour le volume restant. La mise en pression s’effectue à partir d’une installation se composant d’une bouteille d’azote (PS = 100 bar) et d’un flexible muni à son extrémité d’un ” T ” permettant le raccord d’un manomètre (échelle 0 à 40 bar) et de la bouteille de gaz à remplir. Une 1ère bouteille avait été mise en pression à 25 bar et une seconde était en phase de mise sous pression lorsque l’accident s’est produit ; l’opérateur qui avait constaté que le manomètre indiquait toujours zéro après l’ouverture puis la fermeture de la bouteille d’N2 a ouvert complètement le robinet de la bouteille d’azote et, constatant à nouveau que le manomètre restait à zéro, allait fermer le robinet de la bouteille de gaz lorsqu’elle a explosé.

Au cours de son enquête la DRIRE souligne notamment : l’absence de soupape sur l’installation de mise sous pression qui constitue un équipement sous pression, le manomètre permettant de vérifier la pression de remplissage de la bouteille est un manomètre de maintenance non-étalonné, des essais de traction sur éprouvettes normalisées, de rupture sous pression hydrauliques (Prupture = 80 / 85 bar) et de fatigue sur des bouteilles identiques à celle accidentée avaient été effectuées la semaine précédente sans révéler de résultat anormal, la bouteille s’est rompue dans la zone affectée thermiquement (ZAT) de la soudure de la collerette supérieure (comme les bouteilles du même lot utilisées pour les essais de la semaine précédente). L’origine la plus probable de la rupture est une surpression d’azote (P > 80 bar) lors de la mise sous pression à 25 bar ; l’indication “0 bar” du manomètre peut être due à un non-fonctionnement de celui-ci ou à une mauvaise lecture (l’aiguille ayant fait un tour complet).

La 1ère bouteille qui était prête pour les essais est exceptionnellement neutralisée par le service de déminage le lendemain dans l’après-midi, compte tenu du choc émotionnel du personnel. Une enquête judiciaire est diligentée et la bouteille sinistrée et les éclats sont mis sous scellés.