Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 15h30, un camion porte-conteneur transportant 83 fûts de 200 l de diisocyanate de toluène sur l’A49 sens Grenoble-Valence traverse le terre plein central et percute de front un camion-citerne de gazole. Les 2 conducteurs décèdent et 1 témoin blessé donne l’alerte. 10 m³ d’hydrocarbures se déversent sur la chaussée ; 37 fûts sont tombés du porte-conteneur dont 10 fuient.

La circulation est coupée dans les 2 sens et des déviations sont établies sur le réseau départemental, ainsi qu’un périmètre de sécurité s’appuyant sur le PIS (plan d’intervention et de sécurité) de l’A 49. Le plan PALOMAR (opérations spécifiques de régulation du trafic) est déclenché pour éviter l’engorgement des zones urbaines voisines par les poids-lourds déroutés. Les dispositions TMD du plan ORSEC sont mises en oeuvre .Les pompiers privés du site d’industries chimiques de Pont-de-Claix (38) sont mobilisés dans le cadre du protocole TRANSAID.

Les secours colmatent la fuite de la citerne à 17h30 et récupèrent le diisocyanate de toluène sur la chaussée avec de l’absorbant. 1 pômpier est incommodé par le diisocyanate. Aucune pollution n’est constatée sur l’ISERE mais l’absence de bassin de rétention des eaux pluviales sur cette partie de l’autoroute augmente le risque de pollution des sols voire de la nappe. Les produits sont confinés sur la chaussée à l’aide d’un merlon de terre. Des élus se rendent sur place et la préfecture diffuse un communiqué de presse à 19h30.

Le 9/04, les pompiers achèvent le dépotage de la citerne de gazole à 4 h et placent les fûts dans des remorques étanches à l’aide d’une grue. A 14 h, le convoi part pour le site chimique du Pont-de-Claix. Une des remorques présentant une fuite et une crevaison doit être entreposée sur une aire d’autoroute pour la nuit. A 19 h, une grue relève la citerne de gazole. L’exploitant autoroutier fait évacuer les 2 épaves et nettoyer la chaussée. La circulation est réouverte vers 20 h dans le sens Grenoble-Valence.

Le 10/04 au matin, 36 t de terre souillée sont excavées par une société spécialisée et la remorque fuyante est évacuée. L’autoroute est totalement réouverte en fin d’après-midi.

Une défaillance du conducteur du porte-conteneur serait à l’origine de l’accident ; des témoins l’auraient vu dériver lentement sans changement brusque de direction et traverser le terre-plein central. La précision du message d’alerte a permis au CODIS de mobiliser les moyens adaptés et de faire immédiatement appel aux pompiers privés de Pont-de-Claix. La maîtrise des différents plans par les intervenants a permis une réponse rapide et appropriée.

L’enquête pointe une fréquence insuffisante du suivi médical du conducteur-exploitant de l’ensemble routier porte-conteneur. En effet, le conducteur qui présentait une pathologie nécessitant un suivi régulier de son aptitude, n’était soumis qu’à la visite médicale du permis de conduire (quinquennale à son age) ; sa qualité de gérant d’entreprise le dispensait de la visite médicale annuelle de la médecine du travail.