Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une entreprise de recyclage de plomb en chômage partiel et dont le four de fusion est à l’arrêt, le responsable des stations de traitement observe à sa prise de poste à 5 h des fumées s’échappant du hall de stockage des batteries usagées. Un feu couvant s’est en effet déclaré dans la nuit sur une centaine de celles-ci, soit 1,5 t de batteries au plomb remplies d’acide sulfurique à 20 %, stockées en fosse dans le bâtiment de 100 m². La découverte tardive du sinistre fait suite au dysfonctionnement des dispositifs de détection incendie et de vidéosurveillance.

Le responsable tente sans succès d’éteindre le feu en étalant les batteries à l’aide d’un engin de manutention (chargeuse) puis, les employés étant arrivé en nombre, les secours externes sont alertés vers 7h30. Un périmètre de sécurité est mis en place et la circulation est déviée. Les batteries sont arrosées et refroidies par les pompiers avec 2 lances à débit variable. Le feu sera éteint vers 11h30.

Des odeurs de plastique brûlé sont perceptibles à proximité de l’établissement et une pollution de l’air est redoutée. Des échantillons d’air pris sur un préleveur implanté sous les vents dominants et à proximité de l’usine sont analysés le jour même : Pb = 0,01 µg/m³, Cd < 0,2 ng/m³ (limite de quantification) et As = 0,71 ng/m³.

Le hall de stockage étant sur rétention, les eaux d’extinction collectées sont traitées dans la station de traitement physico-chimique des eaux process du site et analysées avant rejet. Les pertes d’exploitation devraient être limitées.

Le feu couvait sans doute depuis la veille à 20h30. Aucun employé n’était présent dans la zone « broyage » et il n’y avait pas de dispositif interne d’extinction efficace pour un feu de ce type. Selon l’exploitant, un court-circuit entre 2 batteries serait à l’origine de l’accident, le dysfonctionnement de la détection fumée résultant quant à lui de l’endommagement du câble d’alimentation du dispositif d’alarme. Cette installation qui n’a pas résisté aux vapeurs acides, avait cependant été vérifiée le 29/01/09.

A la suite du sinistre, des câbles renforcés sont installés pour alimenter les détecteurs incendie, 3 RIA et 2 colonnes sèches viennent compléter le dispositif d’intervention avant extension du maillage du réseau correspondant. Le personnel est formé à leur utilisation et une procédure « incendie stock batterie » est mise en place dans l’attente d’une procédure générale « incendie ». Deux ARI sont mis à disposition des agents qui sont formés à leur utilisation.

Enfin, un exercice de simulation incendie et d’évacuation du personnel est organisé en octobre 2009 en collaboration avec les pompiers avant installation d’un système d’alarme « évacuation usine ». L’exploitant publie un communiqué de presse.