Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine d’artifices de divertissement, une erreur de manipulation (chute) dans un atelier de conditionnement provoque vers 14 h la prise en feu d’un « soleil tournant ».

L’opérateur ne parvient pas à éteindre l’incendie à l’aide des extincteurs à sa disposition ; il se replie hors du bâtiment et donne l’alerte, tandis que les projections incandescentes gagnent les conteneurs voisins.

Tous les hangars et les bâtiments sont à simple rez-de-chaussée, à ossature métallique, parois et toiture en tôle profilée (toiture soufflable), le tout reposant sur une dalle béton. L’incendie, qui augmente rapidement en intensité, se propage en 20 min et en tous sens par des fusées et débris enflammés à des palettes d’artifices en attente de départ à proximité, puis à des fusées paragrêle entreposées à 20 m (effets dominos). Les explosions successives des fusées paragrêle entraînent à leur tour des départs de feu dans d’autres bâtiments, ainsi qu’à de la végétation sur le site (haies de cyprès) et à un champs à 800 m. Des renforts sont appelés pour lutter sur les départs de feu aux alentours du dépôt.

D’importants moyens de secours circonscrivent le feu vers 15h15 par : 2 fourgons pompe tonne et 12 camions-citernes feux de foret. Les engins s’alimentent via des points d’aspiration aménagés sur un canal traversant le terrain et constituant une réserve d’eau de 1 200 m³. Tous les foyers sont éteints vers 18 h. La bonne connaissance du site et des risques par les pompiers, grâce à des exercices communs avec le service sécurité de l’entreprise, a permis une intervention efficace. Aucun blessé n’est à déplorer ; les dommages matériels concernent 7 bâtiments effondrés et quelques véhicules : remorques et engins de manutention.

Les stockages de poudre sont fractionnés dans de petites constructions éloignées dans une zone boisée et ne seront pas atteints. La bonne conception du site a permis un étalement du développement de l’incendie (cinétique) et d’éviter un accident généralisé. Toutefois, en raison de la forte chaleur, les employés auraient ouvert des portes des bâtiments pour les ventiler, ce qui a permis l’entrée de projections enflammées dans ces derniers et donc la propagation de l’incendie à 2,8 t d’artifices. L’exploitant prend différentes mesures :

  • Renforcement de la protection de la partie sensible du dispositif d’allumage des feux d’artifice tournant, du type « aubépine » : un bobébon plastique remplacera le papier kraft.
  • Arrêt dans ce centre d’emballage du stockage des fusées paragrêle, qui furent un élément de propagation du feu et à l’origine de nombreux foyers secondaires.
  • Protection des ouvertures des bâtiments par un grillage.
  • Construction de murs coupe-feu face aux bâtiments lorsque l’orientation l’exigera.
  • Espacement des bâtiments stockant les artifices de 25 m, cette distance pouvant être réduite dans le cas d’utilisation d’écrans résistant aux projections et au rayonnement thermique.
  • Renforcement des règles d’exploitation pour assurer en permanence le respect des quantités maximales admissibles dans les emplacements de stockage (même pour de courtes durées sur des stockages intermédiaires – risque d’effet relais).
  • Les portes des dépôts intermédiaires seront maintenues fermées en l’absence du personnel.