Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite d’iode 131 se produit lors du transfert d’un effluent liquide entre 2 cuves dans le laboratoire médical d’un institut spécialisé dans le production de radioéléments thérapeutiques. L’établissement est le 2ème producteur mondial de ces radioéléments commercialisés sous forme liquide pour être utilisés dans l’imagerie et le traitement des cancers. Le lundi, le personnel de l’institut constate un taux anormal d’isotopes dans une cheminée d’évacuation consécutif à la défaillance du système de filtration de l’établissement. L’agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) alertée informe également l’autorité française correspondante (ASN). L’événement est présenté comme sans conséquence dans un 1er temps puis, après analyse de prélèvements d’herbes à proximité, les autorités mettent en garde la population quelques jours plus tard quant à d’éventuelles contaminations. A cet effet, la police diffusera des messages par haut-parleur dans les rues pour inviter les 20 000 habitants de la localité à ne pas consommer les fruits et légumes des jardins, l’eau de pluie, ainsi que le lait des fermes environnantes. Ces mesures concernent aussi plusieurs villages dans un rayon de 5 km du point de rejet. Des prélèvements d’air et d’eau fin août ne révélant plus aucune présence de radioactivité, ce rayon est ramené à 3 km. Pour rassurer la population, plusieurs centaines d’enfants subiront cependant la semaine suivante un examen de la glande salivaire.

L’enquête effectuée évalue le rejet total dans l’atmosphère à 45 GBq sur 4 jours, soit la dose absorbée en une seule prise par 12 malades du cancer de la thyroïde ; une fois ingéré, 30 % de l’iode 131 se fixe sur la thyroïde (en tenant compte de la courte durée de vie de l’iode 131) ; l’impact sanitaire est donc considéré comme extrêmement faible. L’incident sera cependant coté au 3ème des 7 niveaux de l’échelle internationale des accidents nucléaires.

Une erreur de manipulation serait à l’origine de l’incident. Une défaillance de l’ordinateur gérant les alarmes est également évoquée. L’opérateur présent pensant à un « problème de filtre » n’a pris aucune mesure particulière, laissant ainsi la production se poursuivre durant plus de 24 h.

Selon la presse, les autorités de sécurité nucléaire belges et françaises avaient toutes 2 déjà identifiées des défaillances dans le système de sécurité du laboratoire lors d’un audit conjoint mené en novembre 2007.