Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une fonderie d’aluminium effectuant en sous-traitance des épreuves d’appareils métalliques, une explosion pneumatique se produit vers 14h15 dans le local dédié à cette activité, lors d’un essai à l’air d’un refroidisseur (mécano-soudé) de disjoncteurs de générateurs électriques. L’appareil avait été fabriqué par une société de chaudronnerie qui avait sous-traité le soudage à une autre société. Deux employés gravement blessés sont conduits à l’hôpital où ils décèdent les jours suivants. La pièce en alliage d’aluminium d’un volume de 145 l se compose de 23 tubes de 44 mm de diamètre (épaisseur 3 mm) reliés à 2 collecteurs en forme de T de diamètre 200 mm (épaisseur 5 mm). Les essais et contrôles de la pièce, réalisés selon un cahier des charges élaboré par le donneur d’ordres, comprennent : un essai hydraulique à 29 bar pour une pression de service de l’appareil à 14,5 bar, un essai d’étanchéité sous présence d’hélium dans une bâche avec le vide réalisé à l’intérieur de l’enceinte. Lors des essais du refroidisseur accidenté, des fuites ont été relevées. Un essai à l’air, à priori non demandé par le donneur d’ordre, a alors été effectué à une pression inconnue dans une cuve d’eau de 2,7 m x 1,4 m et 1,2 m de hauteur, l’apparition de bulles permettant de localiser et repérer les fuites. La rupture de l’appareil s’est produite lors de cet essai pneumatique.

Ces refroidisseurs directement reliés aux disjoncteurs de générateurs, sont considérés comme des enveloppes électriques à haute tension et exclus du champ d’application de la directive équipements sous pression transposée en droit français le 13 décembre 1999 ; destinés à l’étranger ils ne relèvent pas non plus de la réglementation française antérieure. Une circulaire de mars 1978 précise néanmoins les conditions de réalisation d’essais sous pression de gaz de tels appareils.

Les premières constatations de l’enquête administrative ont révélé que le refroidisseur s’est rompu à 2 endroits : l’un au niveau d’un assemblage angulaire d’une tubulure sur un collecteur, l’autre au joint soudé entre un fond plat et la virole d’un collecteur ; les soudures ne semblent pas conforme à la réglementation soudage. La pression d’essai semble être laissée à l’initiative de l’opérateur ; selon un employé intervenu le premier après l’explosion, le manomètre indiquait une pression de 20 bar, pression supérieure à la pression de service de l’appareil (14,5 bar) ; un doute existe également sur la réalisation effective d’un test hydraulique à 29 bar avant l’essai pneumatique. Il est proposé de faire réaliser des expertises des soudures de l’appareil accidenté et d’un autre en attente de tests, des essais pour déterminer si la résistance élastique du métal a été dépassée, une recherche des causes de la double rupture “simultanée” et des vérifications sur les manomètres et le manodétendeur. L’activité d’essais est suspendue jusqu’à la mise en place de mesures de sécurité adaptées. Une enquête judiciaire est effectuée.