Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 15 h, 19 employés d’un centre d’appels téléphoniques sont victimes de maux de tête, vomissements, irritations des yeux. Un périmètre de sécurité est mis en place et plus de soixante pompiers interviennent ; les 127 employés présents sont évacués et les victimes sont examinées. L’installation de climatisation/chauffage et la ventilation sont coupées.

Le lendemain dans la matinée, 19 autres employés sont intoxiqués alors qu’ils attendent sur le parking du centre d’appel ainsi que 42 collégiens d’un établissement proche. Toutes les victimes sont examinées puis rentrent chez elles. L’entreprise est fermée. Les secours effectuent des mesures de monoxyde de carbone, de chlore, d’hydrogène sulfuré et d’hydrocarbures qui s’avèrent normales. Un laboratoire spécialisé dans les mesures atmosphériques effectue des analyses dans les bâtiments, à l’extérieur et dans les canalisations. Un élu, le sous-préfet ainsi que les services sanitaires et les services de l’inspection des installations classées se rendent sur place. L’exploitant fait réaliser une vérification approfondie de ses installations, notamment du fluide frigorigène de la climatisation, sans résultat.

Le 18/11 vers 17h50, 2 salariés sont victimes des mêmes symptômes. Un des 2 employés n’avait travaillé ni le jeudi ni le vendredi, jours des précédentes alertes.

Le site de l’entreprise comporte 2 bâtiments, le 1er datant de 1999, le 2nd, un ancien entrepôt a été réaménagé en 2005 ; 350 personnes sont employées sur le site dont 85 % de femmes et l’état de santé général des salariés est jugé bon.

Après une précédente intoxication en janvier 2008 (ARIA n° 34152) dont la cause avait été attribuée au monoxyde de carbone, des capteurs avaient été installés sur la zone industrielle, dans le centre d’appel et au collège, mais ils n’ont détecté aucune présence de CO. L’hypothèse de l’intoxication au monoxyde de carbone est écartée.

L’hypothèse de la construction du centre d’appel sur le site d’une ancienne décharge est infirmée ; celle-ci se situerait en réalité à plusieurs centaines de mètres.

L’inspection des installations classées n’a pas relevé d’anomalie au sein des installations classées situées à proximité du centre d’appel.

Une cellule interrégionale d’épidémiologie effectue une enquête basée sur l’analyse des témoignages des victimes. Après étude, elle note une absence de corrélation entre les symptômes présentés par les employés du centre d’appels et ceux du collège ; une corrélation est en revanche établie avec les symptômes observés lors de l’intoxication de janvier. D’après les épidémiologistes, les troubles seraient dus au syndrome du “bâtiment malsain”, syndrome multifactoriel comprenant le climat socio-psycho-professionnel, l’environnement de travail, le climat, le bouleversement de température, le stress…