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Dans la zone tranchage/conditionnement d’une charcuterie industrielle, 12 opérateurs font état entre 8 h et 9h30 de maux de tête, de nausées, d’une sensation de fatigue et d’un besoin de boire. Les locaux de fabrication sont évacués et aérés, puis refermés pour tenter de reconstituer les conditions initiales de l’incident. Les secours supervisent les opérations d’évacuation, de soins aux personnes incommodées et de recherche des causes de l’incident. Ils procèdent à des analyses en vue de trouver la nature des produits incriminés. N’étant pas concernée, la partie « ateliers zone crue », reprend son activité à 12 h. Aucune trace de produit dangereux n’étant décelée, les autres ateliers du site redémarrent vers 14 h.

Vers 15 h, 3 personnes déclarent ressentir la même sensation de malaise que dans la matinée ; elles sont placées en repos puis raccompagnées chez elles ; l’une d’elle se rend à l’hôpital. Il n’y a pas d’atteinte grave à la santé des salariés touchés. Les ateliers tranchage/conditionnement sont de nouveau évacués, l’activité ne reprendra pas pour le reste de la journée. A 19 h, une équipe de volontaires débarrasse les produits sur les machines en vue du nettoyage complet des locaux.

Un dysfonctionnement dans la distribution d’encre à solvant de la machine à impression des étiquettes est à l’origine de l’accident : l’air comprimé continuait à sortir dans le flacon en position basse du niveau de solvant vaporisant ainsi le contenu du flacon dans le système de filtration qui, étant saturé, permettait le relargage des substances dans les locaux. La fréquence de changement des filtres n’était pas respectée et le matériel était insuffisamment surveillé. Par ailleurs, l’aération de la zone de travail fonctionne en boucle à partir d’un caisson de ventilation situé au niveau des plafonds sans apport d’air neuf, l’air étant renouvelé seulement lors de l’ouverture des portes des zones de travail concernées. Ce système de ventilation sous température dirigée a permis l’accumulation des vapeurs de solvant (éthanol, isopropanol, acétate d’éthyle, méthyléthylecétone) dans l’atelier.

L’exploitant change les filtres des mécanismes d’encrage, répare le système d’injection défectueux d’air comprimé et met en place une entrée d’air extérieur sur les gaines d’arrivée d’air recyclé. Une société extérieure lave les gaines et le réseau de distribution de gaz protecteur, utilisé pour conditionnement sous film des denrées périssables, est inspecté.

L’inspection des installations classées constate les faits et demande : l’inventaire et la révision des procédures de gestion des substances dangereuses, la mise en place de procédures de maintenance et de suivi des systèmes d’impression, une étude aéraulique avec propositions techniques d’amélioration du système de ventilation, l’évacuation par gaines canalisées de l’air filtré des solvants et encres.

Le 06/01/09 (ARIA 35981), 10 personnes ont été prises des mêmes maux, mais les causes n’avaient pu être identifiées.