Dans une usine de fabrication d’explosifs, une prise en feu de propergol butalane survient lors du moulage arrière d’un chargement et au cours du nettoyage de l’outil (propergol séparé de l’outillage). Le bloc de quelques kilos prend feu lors de son déplacement manuel alors qu’il ne subit aucune agression physique.

Les 3 opérateurs présents quittent le local sans dommage. L’ensemble des déchets accumulés (100 kg) brûle ; un portail relevable automatique, une armoire électrique, des outillages de coulée et autres petits outillages sont détruits. Le local (sol, murs, câbles, isolation, moyen de manutention) est également endommagé.

L’exploitant caractérise le produit en cause sur la base des échantillons laboratoires conservés dans le cadre du suivi qualité, mesure la conductance du revêtement des outillages, et reproduit les phases de travail. Cette analyse conclut à une initiation du propergol par une décharge électrostatique, le propergol n’étant pas sensible aux chocs. L’exploitant réalise un audit du risque électrostatique (ES), automatise une partie des opérations pour les conduire à distance (limitation de l’exposition des employés) et précise ses procédures (définition de paliers d’attente, mises à la terre, déchets…). La vitesse des ponts de manutention est abaissée et l’hygrométrie dans le local dans lequel l’opérateur est au contact du propergol est mesurée, avec une plage de travail sûre définie dans les consignes. Enfin, l’exploitant sensibilise à nouveau ses opérateurs sur le risque ES.