Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de raffinage et de conditionnement d’huile alimentaire, une explosion se produit vers 9h30 dans la canalisation de rejet des condensats de raffinage d’huile, alors que des travaux ont lieu à proximité. Une bouche d’égout, située à une dizaine de mètres linéaires du point de rejet des eaux du sécheur, est soufflée à plus d’un mètre de hauteur arrachant une descente d’eaux pluviales. Le personnel du site intervient sur le réseau immédiatement après l’explosion à l’aide d’extincteurs et d’un RIA. Les pompiers évacuent la zone sinistrée et réalisent des mesures d’hexane sur différents points du réseau. La portion du réseau en cause est purgée à la vapeur d’eau et de nouvelles mesures d’hexane sont réalisées. Aucune anomalie particulière n’ayant été détectée, l’unité de raffinage est remise en service vers 16h45. L’exploitant dispose, à proximité directe du rejet dans le réseau des eaux du sécheur, un panneau identifiant cette zone comme susceptible de présenter une atmosphère explosible. Aucune victime et aucun impact environnemental ne sont à déplorer. Un pompier est cependant blessé au pied en soulevant une plaque d’égout lors des opérations de reconnaissance après l’explosion.

L’inspection des installations classées constate les faits le jour même et demande à l’exploitant de procéder régulièrement à des contrôles de la teneur en hexane dans le réseau, en différents points, à l’aide d’un explosimètre. Lors de l’explosion, une société extérieure réalisait la découpe d’une plaque métallique couvrant un regard en liaison avec le réseau d’évacuation des eaux issues du sécheur (eau + fraction d’hexane issue des huiles brutes). D’après l’exploitant, ces travaux auraient généré des étincelles ayant enflammé une poche d’hexane présente dans la canalisation. La zone de l’explosion avait été identifiée comme susceptible de présenter une atmosphère explosible mais aucune information ni consigne particulière relative à ce risque n’avait été indiquée dans le permis de feu délivré préalablement à la réalisation des travaux de découpe.

A titre provisoire et suite à une augmentation de la teneur en hexane dans le réseau, l’exploitant remplace la plaque « pleine » recouvrant le point de rejet par une plaque ajourée et raccourcit le tuyau de rejet à 20 cm du sol. Il envisage également de doubler les fréquences de mesures afin de confirmer la diminution de la teneur en hexane, d’injecter de la vapeur d’eau dans le réseau si des résultats de mesures venaient à dépasser 30% de la LIE de l’hexane, de stopper les installations et d’interdire les travaux dans cette zone si la concentration mesurée venait à dépasser 50 % de la LIE, et ce jusqu’à ce que la concentration en hexane repasse sous les 30% de la LIE. L’inspection demande à l’exploitant de produire une étude visant à examiner la réduction du risque à la source que présente l’installation de raffinage de l’huile.