Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 22h10, sur l’A36, le conducteur d’un poids lourd, transportant 13,5 t de chlorure de diéthylecarbamoyle (nocif et irritant) en fûts de 200 l et 6 t de billes de polyamide en sacs, constate que le pneu arrière droit de la semi-remorque a éclaté. Il arrête le véhicule sur la voie d’arrêt d’urgence et tente d’éteindre un départ de feu au niveau de la roue à l’aide des extincteurs dont il dispose mais n’y parvient pas. En l’absence d’indication sur les plaques de danger du camion et du fait de la présence d’un village à 1 km et d’un caniveau non collecté se jetant dans un cours d’eau, les pompiers effectuent des mesures de toxicité et d’explosivité. Un périmètre de sécurité est mis en place et l’autoroute est coupée dans les 2 sens, provoquant un bouchon de 8 km. La société d’autoroute ouvre la barrière de sécurité pour permettre l’évacuation des véhicules bloqués. A titre préventif, la gendarmerie invite les riverains de Champvans-les-Moulins et Vaux-les-Prés à rester enfermés. Par précaution, le conducteur qui a inhalé des fumées est conduit à l’hôpital. Les pompiers éteignent l’incendie avec 2 lances à mousse. Les eaux d’extinction sont confinées dans le caniveau avec un barrage de sable situé à 200 m du camion. Les secours maîtrisent le feu vers 1h30 et recouvrent le camion de sable. Ils ne connaissent la nature des produits que vers 5h30. La circulation est rouverte sur une voie à 7h15. Les pompiers installent des bâches pour éviter toute réaction exothermique avec la pluie. Le captage situé en aval de l’incendie est interrompu jusqu’à autorisation des services sanitaires. Les responsables chimie et les pompiers du fabricant du chargement arrivent sur les lieux à 18 h. Les pompiers publics et privés français et allemands, sous combinaisons anti-chimique, trient les 64 fûts de produits dangereux selon leur niveau de remplissage et les mettent dans des sur-fûts. Ceux-ci sont stockés sur une aire privée, isolée et clôturée appartenant à une société privée en attendant que leurs contenus redeviennent stables. Les résultats des analyses réalisées sur l’eau dans le caniveau et dans le ru et la terre aux abords de la remorque témoignent d’une présence faible de polluants. Le 2/11, 130 m³ de terre et d’enrobé souillés sont décaissés et stockés dans des bennes sur le même site que les fûts. Le 6/11, le fabricant du chargement neutralise et stabilise les produits restant dans les fûts en vue de leur transport et de leur recyclage. Les terres polluées et déchets d’enrobés sont évacués le 26/11 pour être traités.

D’après le conducteur, qui est indemne, l’éclatement du pneumatique pour être dû au moyeu de la roue qui devait être bloqué provoquant un échauffement important. L’indication des risques liés aux produits transportés sur les plaques règlementaires auraient permis aux secours d’adapter leur intervention dès le début du sinistre.