A la suite d’une information des autorités de douanes des Etats-Unis concernant la radioactivité d’un colis de boutons d’ascenseur expédié par une entreprise spécialisée dans la fabrication de commandes et signalisations électriques, l’exploitant alerte les services préfectoraux. Les pompiers et l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) effectuent une enquête. Les mesures de radioactivité effectuées dans l’établissement révèlent des valeurs anormales d’une vingtaine de micro-sieverts par heure à proximité de plusieurs colis de boutons d’ascenseur ; un périmètre de protection est mis en place à l’intérieur du site.

L’enquête montre qu’aucune contamination n’a été dispersée sur le site. Le rayonnement constaté est dû à des éléments métalliques qui servent à la fabrication des boutons d’ascenseur et qui sont arrivés dans l’entreprise à partir du 21 août en provenance d’un fournisseur indien ; le radionucléide a l’origine du rayonnement est du cobalt 60. L’enquête révèle également que le colis avait fait l’objet d’une détection de radioactivité le 17/09 à l’aéroport de ROISSY mais que le déclenchement du portique n’avait pas été signalé aux autorités ; le colis acheminé aux Etats-Unis a été détecté à son arrivée. L’ASN demande à l’exploitant d’arrêter la fabrication à partir des pièces contaminées, d’organiser leur enlèvement avec l’ANDRA et alerte ses homologues notamment indiens et belges, une société belge figurant parmi les clients du fournisseur indien. Des opérations de tri et d’isolement des pièces contaminées sont également effectuées dans le réseau de distribution et de maintenance d’une société de fabrication et d’installation d’ascenseurs, client de l’entreprise de fabrication des boutons.

Au 22/10, les évaluations des doses montrent que parmi le personnel potentiellement exposé de l’usine, 35 salariés sont susceptibles d’avoir reçu une dose maximale comprise entre 0,1 et 1,4 millisieverts dont 1 seule au-delà de la limite annuelle réglementaire d’exposition du public de 1 millisievert (mSv) par an. Selon la dernière évaluation au 01/12, sur les 35 salariés exposés entre le 21 août et le 07 octobre, 8 personnes ont reçu au maximum une dose efficace de 0,9 mSv, 12 une dose efficace entre 0,2 et 0,7 mSv et 15 une dose efficace comprise ente 0,1 et 0,2 mSv. Plusieurs communiqués de presse (ASN, exploitant…) ont été diffusés. L’ASN classe cet incident au niveau 2 de l’échelle INES en raison de l’exposition subie par les employés de l’entreprise. Trois ans plus tard, 10 colis de boutons du même lot seront retrouvés dans la benne d’un camion entrant dans un centre d’incinération de déchets industriels (ARIA 40726).