Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de couches pour enfants, l’attention du personnel est attirée vers 7 h par des fumées se dégageant du broyeur installé sur une ligne de production. L’alimentation électrique de la ligne est aussitôt coupée et le début d’incendie est maîtrisé au moyen d’extincteurs portatifs. Parallèlement, et pendant qu’un ouvrier fait tourner manuellement le tapis roulant situé sous le broyeur pour le débarrasser des fibrilles incandescentes qu’il contient, un employé vérifie le filtre à manche. Il est accompagné dans le local de dépoussiérage par plusieurs employés. A 7h10, alors qu’il effectue la visite et la vidange de la trémie de dépoussiérage, il constate que plusieurs manches portent des traces de brûlures et aperçoit des flammes dans la conduite de recyclage des poussières de la trémie n°2 voisine. Il se précipite vers le broyeur n°2 pour interrompre l’alimentation électrique de cette ligne toujours en fonctionnement quand une explosion se produit. Les employés proches des broyeurs préciseront avoir été entourés brutalement de flammes, ou d’un nuage grisâtre alors qu’un grondement sourd se faisait entendre.

Les conséquences humaines et matérielles de l’accident sont importantes ; 15 personnes brûlées à des degrés divers sont dirigées vers les hôpitaux de la région lyonnaise. Sur les 15 blessés, 3 personnes décéderont. Les locaux des broyeurs et de dépoussiérage, les conduits d’amenée d’air frais et d’extraction d’air débouchant sur le toit sont endommagés.

Selon l’inspection des installations classées, des particules incandescentes en provenance du broyeur de ligne n°3 dans lequel s’était déclaré l’incendie ont été aspirées et entraînées, avec les poussières provenant du broyeur n°2, dans le dépoussiéreur n°2. Des conditions favorables au développement d’une inflammation se sont trouvées réunies dans la partie supérieure du dépoussiéreur alors qu’un employé interrompait l’alimentation électrique de la ligne. Des flammes et l’onde de pression ont pu se propager de manière extrêmement rapide dans le local de dépoussiérage par le toit du dépoussiéreur ou par la canalisation métallique d’amenée des poussières. Une 2ème inflammation de poussières, pratiquement simultanée, a concerné le local entier probablement très empoussiéré.

Un organisme spécialisé procède à une étude de l’accident et propose des aménagements pour sécuriser les installations vis à vis du risque explosion. L’exploitant s’engage ainsi à mettre en oeuvre plusieurs mesures : suppression des fosses de visite de certaines lignes, soin apporté aux opérations de dépoussiérage, installation d’un dispositif commandé manuellement permettant en cas d’incendie dans un broyeur de noyer le dépoussiéreur de la ligne et installation de toiture légère munie d’évents de décharge.