Pollution
Humain
Environnement
Economique

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A 15h54, un feu se déclare à l’avant d’un convoi circulant dans le tunnel sous la Manche, en direction de la France. Une alarme confirmée (déclenchement de 2 détecteurs successifs dans le tunnel) parvient au PC du centre de secours de la plate-forme française. Le train s’arrête au niveau d’un sas de secours, à 11 km de la sortie. Les premiers secours conduisent les 32 occupants du convoi (conducteurs du train et des camions transportés) dans le tunnel de service, maintenu en dépression. Devant l’ampleur du sinistre, le plan binational est déclenché. Des hôpitaux sont mis en pré-alerte et des moyens médicaux sont dépêchés sur place.

Au total, 504 pompiers français et 211 anglais sont mobilisés. Il interviennent notamment avec du matériel spécifique au tunnel à partir des 3 sas ouvrant sur la zone en feu. Conformément au plan de secours, pour protéger l’avant du train et faciliter les évacuations, ils orientent la ventilation forcée vers l’arrière du convoi ce qui a cependant pour effet de propager le sinistre. Les conditions d’intervention sont difficiles : la chaleur intense dépassant parfois 1000 °C impose des rotations de 10 min, l’étroitesse du trottoir latéral offre peu de recul et rend impossible une attaque globale, les 350 pneus et 15 000 l de gazole des camions alimentent le feu, le sas central se trouvant au niveau d’un vide de combustibles constitué par les plateaux de chargement séparant la navette en 2 est déjà franchi par le feu lorsque les pompiers interviennent à cet endroit. Il faudra 14h45 pour maîtriser le sinistre, et 18h40 pour l’éteindre. Les secours effectuent ensuite des prélèvements de CO dans le tunnel et vérifient l’étanchéité des rameaux reliant les tunnels nord et sud.

14 personnes sont légèrement blessées : intoxiquées par les fumées ou atteintes par des débris de verre. 25 camions, 2 camionnettes, 26 wagons et 1 locomotive sont endommagés. La voûte et les équipements électriques sont détériorés sur près de 800 m. Un poids-lourd transportant du phénol était présent dans le tunnel mais n’a pas été touché.

Après l’incendie de 1996, des wagons aux parois plus ajourées ont été mis en service pour faciliter l’extinction mais peu d’entre eux composaient cette navette. La forte réactivité des secours, la bonne coordination de tous les services et la proximité de la sortie française ont été favorables à l’intervention. Cependant, le réseau radio s’est dégradé dans le temps, l’alimentation des lances a été retardée par la vanne de sectionnement du réseau hydraulique fermée, et les pompiers français et anglais ont parfois eu des difficultés à communiquer. Une cause avancée de l’incendie est l’échauffement du système de frein du 5ème camion. Une information judiciaire est ouverte.

Le trafic est rétabli en alternance le 13/09. Lors du 1er voyage, la climatisation de la voiture-bar était par oubli restée en mode externe, provoquant l’entrée des odeurs de brûlé dans le wagon, incommodant fortement le personnel du train.