Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un déversement de 600 kg d’acier inoxydable à 1 800 °C se produit vers 17 h à la suite de la percée d’un four de fusion à induction dans une fonderie. L’écoulement rentre en contact avec une bouteille d’argon à 200 bar fixée au mur à l’arrière du four, provoquant son ouverture dans le sens longitudinal et une explosion. Le souffle de la déflagration endommage le bâtiment sans affecter sa structure et met en suspension dans l’atelier des poussières déposées sur les charpentes ; des salariés victimes d’irritations oculaires sont soignés sur place par le service médical des pompiers et un employé souffrant de douleurs aux tympans est conduit à l’hôpital. La circulation dans la rue voisine est interrompue et les pompiers maîtrisent quelques foyers d’incendie dans l’environnement immédiat du four. L’intervention des secours s’achève vers 19 h.

Un phénomène de “voûte” sur le métal liquide entraînant une augmentation de la température en partie basse du four et la dégradation rapide du réfractaire est à l’origine de l’écoulement de l’acier en fusion. L’opérateur avait détecté ce phénomène et, en présence du chef d’atelier, avait chargé du métal froid pour réduire la température et incliné le four pour dissoudre la voûte lorsque l’explosion s’est produite ; l’écoulement d’acier ne s’est pas effectué dans la rétention prévue à cet effet à l’avant du four, comme la conception des installations le permet, en raison de cette inclinaison.

A la suite de l’accident, l’exploitant prévoit de n’utiliser que des matières premières en morceaux de 10 mm maximum, la mise en place d’un circuit d’alimentation du four en argon permettant d’implanter les bouteilles de gaz en dehors des zones à risques et la révision du mode opératoire pour améliorer la détection de la formation de “voûte”. L’inspection des installations classées, outre le déplacement des bouteilles d’argon, demande de revoir le dimensionnement et l’efficacité des rétentions du four.