Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un dépôt d’hydrocarbures, le rondier repère des suintements de fioul domestique au niveau de la ceinture de béton entourant un bac de 18 350 m³ datant de 1972. L’exploitant transfère la moitié du contenu du bac par gravité vers un autre réservoir. Les deux bacs étant alors au même niveau, le reste du fioul doit être pompé. Le temps d’obtenir une pompe assez puissante adaptée au FOD et pour éviter le rejet de fioul dans la rétention, l’exploitant maintient dans le réservoir un fond d’eau qui dépasse le niveau présumé des points de fuite. Pendant cette période, le rondier et l’agent de sécurité ont pour consigne de surveiller particulièrement le bac incriminé. Le bac est vidangé et les suintements cessent lorsque le niveau du fioul dans le bac est entre 8 et 9 m. Une faible quantité de produit s’est écoulée et est récupérée intégralement dans la cuvette de rétention étanche. L’exploitant prévient l’inspection des installations classées le 15/05.

Suite à cet incident, le bac est ouvert et nettoyé pour un contrôle représentatif et plus poussé qui permet de détecter des défauts traversants dans les soudures des tôles marginales situés entre 5 et 10 cm du cordon d’angle de liaison robe-fond du bac. Lors de la visite décennale du bac qui a pris fin en janvier 2008, un organisme de contrôle avait mesuré l’épaisseur des tôles par ultrasons et l’état des soudures par contrôle non destructif. A la suite de ces opérations, le réservoir a été partiellement rempli depuis un autre bac, jusqu’à hauteur de 8 m sans qu’aucune anomalie ne soit détectée. Ce n’est qu’après que son contenu ait été complété à hauteur de 16 m que la fuite s’est déclarée en 4 endroits. Il semble que le décapage n’avait pas été suffisamment poussé pour détecter les défauts, l’organisme en charge des contrôles aurait dû demander une préparation du bac plus adaptée aux techniques d’inspection mises en œuvre. Des poursuites judiciaires sont engagées à l’encontre du prestataire.

L’exploitant change de prestataire et les contrôles sont renforcés selon un guide récent préconisant les meilleures technologies disponibles : contrôle de 100 % des soudures, mesure d’épaisseur à 100 % d’une bande de 15 cm au pied de la 1ère virole, mesure d’épaisseur de la génératrice inférieure de tous les piquages, relevé de niveau et de la verticalité du bac… Le bac est réparé puis remis en service. Désormais un décapage systématique à 1 000 bar minimum est effectué au fond des bacs et des 15 premiers centimètres de la 1ère virole.