Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une très forte odeur est ressentie vers 16h40 au niveau du bâtiment administratif et du centre de secours d’une usine pharmaceutique. Les pompiers effectuent des mesures avec un analyseur portable dont le seuil de détection est de 1 ppm ; ces mesures se révèlent négatives. L’incident n’a aucune conséquence sur les employés hors gêne olfactive et n’est pas ressenti à l’extérieur.

Du sulfure de sodium tri hydraté mis en œuvre dans la phase amont de la synthèse d’un principe actif est normalement consommé lors de la réaction. Le jour de l’incident, lors de la préparation des charges nécessaires à cette synthèse, l’opérateur note que le sulfure de sodium n’a pas été chargé en totalité au cours de la précédente opération. La nouvelle préparation contient donc un excès de sulfure de sodium et l’employé décide de la détruire en utilisant la cuve de résidus à incinérer, un excès de ce réactif ayant un effet très défavorable sur le rendement de la réaction et la qualité du produit.

Lors du transfert de la préparation vers la cuve, une brève bouffée d’hydrogène sulfuré (H2S) s’échappe par l’évent de la cuve à la suite d’une réaction chimique entre le sulfure et de l’acide formique contenu dans le réservoir ; la quantité d’H2S formée est évaluée à 130 kg, dont 43 kg qui se seraient échappés par l’évent, entrainant le déclenchement des explosimètres implantés dans l’installation.

L’installation est mise en sécurité, tous les transferts vers la cuve de résidus sont interdits et les pompiers surveillent les lieux. Le contenu de la cuve est neutralisé avec de la soude le lendemain avant transfert dans un centre de destruction agréé.

L’incident est dû à une méconnaissance du risque lié au mélange sulfure / acide. L’exploitant met en place des mesures pour rappeler les risques sur les modes opératoires et les feuilles de marche. Une formation des équipes et un rappel de la nécessité de formaliser une évaluation des risques face à une situation inhabituelle pour laquelle il n’existe pas de procédures est aussi organisée.

L’Inspection des IC propose un arrêté complémentaire demandant à l’exploitant de compléter l’étude des dangers de l’installation concernée, de prévoir des mesures pour éviter le renouvellement d’un tel incident, mesures organisationnelles notamment, ainsi que de réaliser une information des riverains, des élus locaux et de la commission locale d’information sur l’environnement (CLIE) lors de sa prochaine réunion.