Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 18h40 dans une usine de fabrication d’encre au centre du magasin de matières premières et produits semi-finis. Il se développe rapidement. L’une des caméras de surveillance filme les premières fumées vers 18h45, puis des flammes sortent de la toiture 7 min plus tard. A leur arrivée à 18h59, les pompiers observent l’importante colonne de fumées noires et des flammes. L’entrepôt de 10 000 m² abritant divers produits chimiques (solvants, cadmium et plomb, acétone, acétate de méthyle, glycol, polymères…) est atteint. L’incendie menace de se propager à un bâtiment abritant une autre société. L’intervention mobilise une centaine de pompiers et 9 lances. Le feu est circonscrit à 21h38 tout en restant très violent. Les secours obturent les égouts et surveillent le bassin de rétention. A 22h33, le foyer principal baisse d’intensité et permet aux pompiers d’éviter toute propagation vers les laboratoires et les stockages de solvants. L’Inspection des Installations Classées se rend sur les lieux et le maire est prévenu. Le feu est éteint le lendemain vers 2h30. Une société spécialisée effectue des prélèvements d’eau et analyses qui révèlent une concentration importante en polluants écotoxiques (cétones, éthers de glycol, pyrrolidinone-ethenyl, phenoxyethyl acrylate). Les eaux d’extinction ne peuvent en l’état être déversées dans les égouts. L’exploitant les fait pomper par une entreprise afin de les détruire dans un centre d’incinération (bordereaux de suivi d’élimination transmis à l’Inspection), mais ces dernières se sont cependant déjà en partie écoulées dans le milieu naturel. Une vanne motorisée guillotine devait être mise en place en avril 2008. Le jour du sinistre, un système d’extinction automatique de type sprinkleur était en cours d’installation pour être mis en service 2 semaines plus tard. Prévu pour couvrir l’ensemble du site, il aurait permis d’éviter l’incendie ou tout au moins d’en limiter les conséquences. Aucun blessé n’est à déplorer, mais 5 000 m² de bâtiment sont détruits, dont une zone de production de 2 000 m² ; le maire doit prendre un arrêté de péril au vu de l’instabilité de certaines structures. Ce sont au total 80 t de matières premières et de produits semi-finis qui ont été détruits, des milliers de m² contaminés sont à nettoyer, l’outil de production est partiellement hors d’usage (14 mélangeurs à restaurer dont 3 détruits) et les pertes sont évaluées à 3 millions d’euros. La reconstruction est prévue sur 1 an. Des mesures de chômage technique sont évitées de justesse.