Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine fabriquant du biocarburant (bioéthanol) à partir de la fermentation du blé, une explosion de poussières se produit à 12 h au niveau du sécheur de drèches, fraction fibreuse générée lors de la production d’alcool de blé et valorisée en alimentation animale. Cette explosion fait éclater le joint d’entrée des buées surchauffées dans le tube sécheur et provoque l’ouverture de plusieurs trappes de décharge. Les systèmes de sécurité du sécheur (injection d’eau et de vapeur dans le tambour) se déclenchent automatiquement permettant de circonscrire rapidement le sinistre. Les secours se rendent sur place mais n’ont pas à intervenir. L’exploitant informe l’inspection des installations classées qui se rend sur place à 15 h.

Les dégâts matériels sont minimes. Deux employés sont légèrement blessés. Les eaux de refroidissement des installations, chargées en poussières, sont collectées et traitées.

Le sécheur était en phase de redémarrage suite à un arrêt pour bourrage de produit en sortie de ligne. La non-alimentation en drèches humides de la trémie du sécheur provoque alors une entrée d’air et un excès d’oxygène dans le tambour, habituellement déficitaire en O2. Le peseur de la trémie, défaillant, ne déclenche pas les dispositifs de sécurité et le brûleur est allumé malgré le manque de produit provoquant l’auto inflammation des farines de drèches qui s’y trouvent puis l’explosion. Le dysfonctionnement du système de pesage est dû selon l’exploitant à une dérive dans le tarage des 3 pesons de la trémie : elle était vide alors que le pupitre de la salle de contrôle indiquait la présence de 200 kg de drèches ; l’alarme de niveau bas dont le seuil est fixé à 100 kg ne s’est pas déclenchée. De plus, l’explosion s’est produite à une température inférieure au seuil d’asservissement des 2 sondes thermiques.

L’automate de conduite de l’unité de séchage est modifié : diminution du seuil d’asservissement des sondes thermiques, balayage automatique à la vapeur avant toute phase d’allumage du brûleur pour chasser l’excès d’air, démarrage du brûleur autorisé à partir d’1 t de drèches dans la trémie avec un seuil d’arrêt à 500 kg, contrôle de l’intensité de la double vis en sortie de la trémie avec arrêt du brûleur si elle est trop faible, débit minimum en entrée des décanteuses horizontales permettant d’obtenir les drèches humides, augmentation de la fréquence de maintenance et de remplacement des joints entre les échangeurs gaz/gaz et les sécheurs rotatifs et nouvelle fréquence de tarage des pesons. Il étudie la possibilité technique de mettre en place une mesure du taux d’O2 et d’humidité dans le sécheur afin de contrôler l’atmosphère des tambours et prévenir les dérives. L’IIC demande de réviser le zonage de l’unité de séchage au regard de la réglementation ATEX et l’Inspection du travail de réaliser une étude “HAZOP” sur la même unité afin de définir la nécessité de sécurités complémentaires. Cet accident est relaté dans la presse locale.