Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un dépôt pétrolier, des tâches de fioul domestique sont détectées sur le sol de la cuvette de rétention d’un bac à toit fixe, mis en service en 1972, le lendemain du 1er remplissage après son inspection décennale. Les 32 000 m³ de FOD qu’il contient sont transférés vers un autre réservoir puis un autre dépôt. Dans la soirée, de fortes précipitations font remonter le FOD en surface. L’exploitant ne vidange pas tout de suite la rétention pour pomper ensuite plus facilement les hydrocarbures surnageant sur les eaux pluviales. Le lendemain, du FOD est trouvé dans 2 regards enterrés et un collecteur recueillant les eaux huileuses de la rétention bien que la vanne du drain de purge soit fermée. Le détecteur d’hydrocarbures du déshuileur se déclenche provoquant la fermeture de son exutoire.

L’Inspection des Installations Classées, informée le lendemain, constate que la fuite provient d’un pot de purge percé sur 1,5 mm de diamètre par la corrosion. La pression hydraulique exercée par le produit suite au remplissage du bac la veille a chassé les sédiments qui colmataient cet orifice permettant au FOD de s’écouler et d’imbiber la couche superficielle de la cuvette constituée de gravats, et d’une couche d’argile étanche sous-jacente. Le lendemain, le FOD surnageant sur les eaux pluviales s’est infiltré dans le merlon de terre en suivant le drain de vidange de la cuvette du fait d’un défaut d’étanchéité autour de cette canalisation. Le produit a ensuite rejoint le regard dans lequel abouti ce drain par une fissure dans le coin de la maçonnerie.

L’exploitant fait contrôler la stabilité du bac par des géomètres et intensifie les mesures du piézomètre en aval de la cuvette. Seule la couche de terre superficielle de la cuvette est contaminée, aucune pollution n’étant détectée à l’extérieur. L’excavation des terres étant techniquement complexe et le tout-venant présent sous le bac étant impossible à traiter, le sol de la rétention sera dépollué par traitement bactériologique (objectif de 500 mg d’HC / kg de matière sèche). La nappe profonde étant peu vulnérable, les analyses n’ont pas montré de teneurs très élevées en HAP, BTEX et indice hydrocarbures dans les eaux souterraines. Par précaution leur surveillance renforcée est maintenue pendant 6 mois à compter du début des travaux de dépollution, début 2008. L’exploitant prévoit de réparer le réseau de vidange de la rétention et met en place des consignes pour que le personnel d’exploitation surveille le déshuileur lors des rondes hebdomadaires. L’Inspection des IC demande une étude sur les techniques permettant de garantir l’étanchéité de la rétention et propose la remise en service du bac fin 2007. L’exploitant dépose une plainte contre le sous-traitant chargé du contrôle décennal du bac pour ne pas avoir détecté le trou de corrosion lors du contrôle visuel du pot de purge, le scan ne pouvant être utilisé à cet endroit.