Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie de sucre construite en 1916, à 19h15, 2 explosions se produisent de 3 à 5 secondes d’intervalle dans le bâtiment de conditionnement produisant une grosse boule de feu qui s’élève au dessus du site. Un incendie s’ensuit, alimenté par le sucre et les emballages. Les secours mettent 7 jours pour éteindre le feu, l’instabilité des structures compliquant l’intervention. Il a fallu notamment l’intervention d’un hélicoptère pour jeter des milliers de m3 d’eau sur les zones en feu et d’une grue de chantier pour recouvrir de sable la masse de sucre en combustion présente dans les 3 grands silos de 25 m de haut de l’usine.

101 personnes étaient sur le site lors de l’accident, contre 300 en journée. Au total, 14 employés décèdent dont 6 des suites de brûlures, et 39 autres sont gravement blessées. Les dommages matériels sont très importants sur toute la raffinerie, 1 des 8 ha de l’usine est détruit, rendant l’accès difficile aux secours puis aux enquêteurs.

Le sucre était mis en boîtes et en sacs dans le bâtiment de conditionnement, mais il y était aussi pulvérisé dans des broyeurs à marteaux. Long de plusieurs centaines de m et disposant de 4 étages, cet atelier était équipé d’un système de sprinkler, mais son réseau d’eau a été détruit par l’explosion.

Le bureau pour la sécurité chimique (US CSB) établit que la 1ère explosion s’est initiée sous les silos de sucre, au niveau d’un convoyeur (point chaud). Elle a provoqué la mise en suspension des poussières de sucre présentes en abondance dans l’installation, entraînant une 2ème explosion très violente. Malgré des incidents et des accidents du travail récents dus à la présence excessive de poussières dans les ateliers, l’exploitant négligeait le risque d’explosion engendré par leur accumulation qui atteignait parfois plus de 30 cm de haut. De nombreux facteurs aggravants sont à souligner : employés non formés sur les risques, nettoyage hebdomadaire non inscrit dans les procédures et réalisé seulement dans les zones facilement accessibles et quand les contraintes de production le permettaient, pas de consignes de sécurité pour les sous-traitants en charge du nettoyage, pas de système de récupération des poussières sur les machines, dépoussiérage des machines avec des jets d’air propulsant les poussières sur des zones horizontales plus élevées et non nettoyées, équipements électriques inadaptés aux atmosphères explosives, absence de plan d’évacuation d’urgence (et d’excercices)… Par ailleurs, le bâtiment de conditionnement, de construction ancienne en maçonnerie, ne disposait pas de zones pouvant faire office d’évent d’explosion. Le gouvernement américain propose à la commission en charge de la sécurité et de la santé au travail d’infliger une amende de 5 062 000 $ à l’exploitant et à ses filiales notamment pour le manque d’entretien des installations et la mise en danger des employés du site.