Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite d’ammoniac (NH3) de réfrigération a lieu la nuit dans une usine de produits alimentaires d’origine animale, végétale et à base de lait. Le gardien donne l’alerte après déclenchement d’un détecteur NH3.

Un opérateur purge la capacité tampon d’NH3 de la centrale de production de froid, mais l’opération est ralentie par un bouchon de glace obturant l’orifice de purge. L’opérateur quitte les lieux en laissant la purge se poursuivre et oublie de revenir pour vérifier la bonne réalisation de l’opération et fermer la vanne. Le bouchon de glace fond et l’NH3 mélangé à de l’huile se déverse vers 3h50 dans un fut de 200 l prévu pour collecter le faible volume des égouttures de purge. Pour des raisons pratiques liées à sa vidange, ce fût hors des bâtiments n’est pas dans la cuve de rétention principale de la capacité tampon.

L’effluent ammoniacal déborde du fût, se déverse dans le réseau des eaux pluviales, puis le PREPSON. Les conséquences sur l’environnement semblent limitées (quelques grenouilles tuées), de même qu’au niveau de la station d’épuration municipale. L’écoulement ne se serait que faiblement infiltré au travers du regard de visite des eaux usées non totalement étanche, mais dépourvu de lumière.

Les secours évaluent la fuite à 25 l d’NH3 dans un premier temps, puis à 250 kg en fin d’intervention le lendemain vers 21 h. L’activité de l’usine est momentanément stoppée, mais aucun chômage technique n’est envisagé. Le gardien incommodé est hospitalisé par précaution. Le service chargé de la police de l’eau est alerté. Un représentant municipal et la gendarmerie nationale se déplacent également. Des prélèvements d’eau sont effectués, bien qu’aucun point de captage ne soit répertorié le long du ruisseau.

La procédure traitant de la purge des cuves tampons NH3 était incomplète : validation a posteriori de la fermeture des vannes manuelles, dispositions à prendre par l’opérateur lors d’un incident de purge, formation d’un bouchon de glace… Par ailleurs, les mesures prises en matière de rétention lors de ces purges ne prenaient pas en compte un débordement important accidentel : bidon de 200 l sur une rétention mobile de 50 l et hors de la rétention principale contenant la cuve tampon.

L’exploitant met de suite en place une validation a posteriori de la fermeture des vannes par le gardien en poste dont la formation sera complétée à cette effet. Plusieurs fûts de 200 l sont installés dans la rétention principale des installations de froid ; un transfert régulier dans un 2ème fût de l’huile purgée sera nécessaire, mais avec les dispositions prises sans crainte du déversement d’une quantité importante de substances polluantes dans l’environnement via les réseaux d’eaux pluviales et d’eaux usées. Enfin, un dispositif technique d’asservissement de la remise en fonctionnement des centrales frigorifiques à la fermeture de toutes les vannes manuelles est étudié.