Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une alarme “incendie en salle des machines” se déclenche à 8 h sur un “téléphone maintenance” dans une usine d’aliments à base de produits carnés ou marins. Une fumée sort d’une cheminée d’extraction. Les installations sont arrêtées en urgence. Un feu s’est déclaré sur le moteur du compresseur d’une unité de réfrigération contenant 2,45 t d’ammoniac (NH3). Le frigorigène fuit ; 4 employés sous ARI, dont 2 agents de maintenance, tentent de maîtriser le départ de feu à l’aide d’extincteurs et, pour limiter l’émission d’NH3, ferment 2 vannes manuelles d’isolement sur les collecteurs d’NH3 en plus des vannes automatiques. Les pompiers externes et le sous-traitant chargé de l’entretien des installations sont alertés. L’alarme générale incendie est déclenchée, les 116 employés rejoignent des lieux de repli.

D’importants moyens de secours interviennent à 8h30 : 41 pompiers et CMIC, services vétérinaires, gendarmerie… Le feu est éteint peu après. A 9h30, 2 pompiers en scaphandre chimique essaient d’identifier la source de la fuite. Gênant leur recherche, un sifflement aiguë non localisé persiste jusqu’à la fermeture d’une vanne d’air comprimé qui isole l’usine à 9h45. En ARI et protégé par des pompiers, un binôme d’intervention de l’entreprise de maintenance intervient dans le local à 9h50. La fuite d’NH3 est maîtrisée à 10h24 sur un raccord de tuyauterie rigide desserré et dont le joint a été détérioré par les flammes. La ventilation d’extraction est maintenue jusqu’à la fin de l’intervention dans le local et les combles ; 4 ppm d’NH3 seront mesurées à 100 m du site.

L’intervention s’achève vers 11h30. Aucune explosion d’NH3 confiné n’est notée et aucun blessé n’est à déplorer. Seuls le compresseur et la tuyauterie impliqués dans l’accident sont endommagés. Le local étant indépendant de l’outil de production et un 2ème compresseur étant disponible, l’usine reprend ses activités vers 11 h. Un appoint de 150 kg d’NH3 sera effectué au démarrage du 2ème compresseur, mais cette quantité n’est sans doute pas exclusivement celle perdue lors de l’accident.

Selon l’exploitant, des frottements et vibrations sur un bornier électrique du moto-compresseur ont desserré des cosses et provoqué une amorce électrique a l’origine du départ de feu. Plusieurs mesures sont prises : évacuation des bidons d’huile stockés dans le local, identification des vannes de barrage manuelles, déplacement d’une vanne d’air située dans les combles, nettoyage rapide du local (suies…) pour limiter la corrosion du matériel, révision du POI, information et formation du personnel (support d’information, risque NH3, intervention sous ARI)… Vite détecté et localisé, puis traité, l’accident aurait pu être plus grave en période d’activité réduite (week-end, nuit…). L’enquête révèlera enfin que le responsable de maintenance usine connaissait mal les installations frigorifiques dont l’entretien était sous-traité à une entreprise extérieure.