Dans une usine d’engrais, un rejet de fumées blanchâtres (brouillard de nitrate d’ammonium selon l’exploitant) se produit vers 17h20 lors du démarrage de l’unité de production de nitrate d’ammonium en solution chaude (NASC). Ce panache visible de l’extérieur du site, se déplace en direction de la SEINE et de la forêt de Canteleu avant de se dissiper vers 18 h. Malgré une légère nuisance olfactive, aucune plainte du voisinage n’est relevée. Les mesures de pollution réalisées par l’exploitant, sous le vent du point de rejet sont négatives. Le POI de l’établissement n’est pas déclenché. L’unité est mise à l’arrêt grâce à une vanne TOR récemment installée.

L’analyse de l’incident révèle 2 dysfonctionnements sur des équipements de conduite du circuit d’alimentation en acide nitrique du saturateur alors rempli d’eau comme le prévoit la procédure de redémarrage :

• information erronée du débitmètre indiquant l’absence de flux d’acide nitrique en entrée du saturateur,
• vanne, maintenue à 50 % ouverte, sur le circuit d’alimentation d’acide nitrique.

Le remplissage et le débordement du saturateur d’acide nitrique sont à l’origine du rejet de fumées acides, amplifié par la détente qui s’est produite lors de la vidange du bac.

La défaillance du débitmètre serait due à l’ouverture de sa boucle de mesure à la suite à son démontage pour maintenance. Dans ces conditions l’indication de mesure restait bloquée à 0 ; le signal d’alarme consécutif à ce défaut et reporté en salle de commande a probablement été acquitté avant redémarrage de l’unité.

La vanne de régulation de l’alimentation en acide nitrique était commandée depuis la salle de contrôle pour être maintenue en position fermée mais une obturation de l’évent (par du nitrate d’ammonium cristallisé) assurant la régulation de la vanne a maintenu celle-ci en position semi-ouverte, autorisant le transfert d’acide. Aucune information sur l’état effectif de la vanne n’étant reportée en salle de contrôle, l’exploitant n’a pu détecter l’anomalie.

Différentes mesures sont prises pour améliorer la sécurité de l’installation :

• rédaction d’un mode opératoire relatif au démarrage de l’unité qui insiste notamment sur la prise en compte des alarmes actives,
• contrôle de la continuité de la boucle de mesure des capteurs actifs lors de leur remise en service,
• essais systématiques sur les vannes importantes avant tout redémarrage consécutif à un arrêt prolongé…