Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine d’ammoniac (NH3) et engrais, 200 kg d’oxydes d’azote (NOx) sont émis à l’atmosphère via la cheminée de l’atelier acide nitrique (HNO3) en redémarrage après un arrêt de 2 semaines pour maintenance. L’important nuage de fumées rousses généré provoque diverses plaintes du voisinage. Les mesures de l’exploitant au niveau du sol sur le site, n’excédant pas 2 ppm, l’atelier n’est pas stoppé et le POI n’est pas déclenché. Une cellule de crise est mise en place, mais l’émission se poursuit 50 min tant que l’exploitant n’a pas identifié la cause de l’incident : une défaillance du dispositif de mesure du titre de l’HNO3 en sortie de dénitreur (avant l’envoi du HNO3 vers le stockage) et l’enchaînement des événements suivant excès de remplissage du dénitreur / augmentation de la perte de charge dans le circuit d’air en amont / manque d’air dans l’oxydocondenseur défavorisant la conversion du monoxyde d’azote (NO) en dioxyde d’azote (NO2) / rejet d’un excès de NO en cheminée se transformant en NO2 (vapeurs rousses) au contact de l’air extérieur. Les 1ère actions de l’exploitant, après ce constat, consistent à forcer l’envoi de l’HNO3 vers le stockage (après analyse du titre par un opérateur) pour désengorger l’oxydocondenseur. Un communiqué de presse est établi par l’exploitant.

L’inspection des IC notera sur place que le seuil d’alarme de niveau haut concernant les émissions de NOx n’est pas adapté aux phases de démarrage (saturation de l’analyseur de NOx lors du redémarrage de l’unité et mesures reportées non prises en compte). Seule les fumées rousses ont alerté les opérateurs. L’exploitant met en place un nouveau dispositif de suivi et d’alerte des émissions de NOx (phase de redémarrage comprise) et doit justifier sa décision de maintient en fonctionnement de l’atelier toute la durée de l’incident (50 min) sans de plus connaissance précise des caractéristiques des gaz émis (simple évaluation visuelle).